Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, avoir du succès ? Avoir de la reconnaissance ? Atteindre l’abondance financière et matérielle ?
Ou encore, réussir des exploits extraordinaires dans le domaine professionnel, sportif, ou personnel ?
La société nous pousse, sans que l’on se rende compte, à vouloir obtenir « LE SUCCÈS ».
Mais souvent, les croyances que nous avons développées sur la signification de la réussite sont incomplètes, voire erronées.
Poursuivre le succès comme la société nous encourage à faire, non seulement ne nous rapproche pas d’un état d’esprit de bonheur, de sérénité, ou de satisfaction.
Il risque même de nous amener dans une spirale de pérenne insatisfaction et anxiété. Il nous laisse avec sentiment constant de ne pas être « assez ».
Dans cet article, je te propose de reconsidérer ta propre définition de succès.
J’espère que cela t’aidera à reconsidérer tes croyances, à chercher une définition qui t’est propre, loin des clichés et des standards imposés par la société.
Le mythe du succès de Emma Gannon
La définition traditionnelle du succès est souvent liée à la richesse, la célébrité, le pouvoir. Pourtant, nous disposons d’innombrables témoignages de personnes qui, même après avoir atteints les signes extérieurs de réussite, ne sont pas plus heureuses ou satisfaites de leur vie pour autant.
Tant que nous poursuivons le succès selon la définition qui en est donnée par la société, nous risquons de rester coincés dans une course sans fin vers l’insatisfaction.
Dans son livre « Le Mythe du Succès », Emma Gannon, écrivaine et créatrice d’un podcast très populaire en Angleterre où elle a interviewé des centaines de personnes qui ont réussi selon les standards de la société, partage ses découvertes et sa propre expérience sur le succès, un sujet autant encensé que controversé.
Devenir une personnalité influente, publier des livres best-sellers, intervenir en tant que speaker lors de conférences prestigieuses, étaient en tête de liste de ses objectifs de vie.
Pourtant, après les avoir atteints, sa vie n’allait pas mieux pour autant.
Avoir été nommée comme une des jeunes de moins de 30 ans les plus influents au monde par le magazine Forbes, le summum de la réussite d’après la définition de la société, l’a laissé avec les mêmes insécurités et insatisfactions.
Avec la même impression de ne pas être « assez » pour mériter l’attention, le respect, et l’amour de ses proches.
C’était clair que, en continuant de cette manière, Emma n’allait pas profiter réellement de sa vie.
Trouver sa propre définition de succès
Elle a senti le besoin, voir même l’urgence, de revoir sa propre définition de ce que c’est une vie réussie.
Et les centaines d’interviews qu’elle a réalisés n’ont fait que confirmer ses doutes que la définition par défaut est fausse.
D’après la société, le succès consiste dans une accumulation constante de biens matériels, d’exploits exceptionnels, de popularité, de pouvoir.
Mais passer sa vie à essayer de satisfaire des expectatives sur des objectifs ambitieux, n’est pas toujours aligné avec ce qui nous fait sentir individuellement satisfaits.
Plus que la possession d’une énorme quantité de choses, de voitures de luxe ou de couvertures de magazines, le succès est une question d’état d’esprit et de croissance personnelle.
Le vrai succès, est celui qui te ressemble. C’est la voie qui résonne avec tes valeurs et aspirations profondes. C’est la capacité à trouver ton équilibre, à épanouir tes passions, à vivre en harmonie avec tes convictions.
Tant que nous sommes prisonniers du mythe du succès, nous ne réalisons pas que nous sommes en train de nous épuiser sans réellement avancer.
Nous tournons en rond, jusqu’à arriver à un moment de crise : la crise de la quarantaine, voire de la cinquantaine.
Toutes les désillusions que nous avons vécues nous amènent à questionner ce que nous avons cru jusque-là. C’est une remise en question totale.
Nous découvrons alors que la réussite n’est pas une course contre les autres, mais un voyage vers la meilleure version de soi-même.
C’est en traçant sa propre voie, en construisant une vie qui a du sens pour soi, que l’on peut effectivement atteindre une satisfaction et une sérénité durables.
Voici 5 croyances que la société nous pousse à adopter à propos du succès, et qui risquent de nous amener dans une mauvaise direction.
Faux mythe 1 : On peut avoir tout ce que l’on souhaite
Une des croyances les plus répandues, et qui se transforme parfois dans une véritable tyrannie, est qu’il est possible d’avoir tout ce que l’on souhaite dans la vie : une carrière professionnelle ambitieuse, une vie sociale riche et intense, des relations familiales profondes, du temps pour soi.
Nous sommes à la recherche constante d’un équilibre parfait entre tous les aspects de notre vie.
Sauf que, justement, cette notion d’équilibre se rapproche dangereusement à la notion de perfection !
Ce n’est pas qu’il n’est pas possible d’avoir tout ce que l’on souhaite dans la vie. C’est juste qu’il n’est pas possible de tout avoir au même temps.
Comme la vie est finie, toutes les ressources dont nous disposons (temps, énergie, attention) sont finies.
À chaque fois que nous fixons un objectif, que nous prenons une décision de vouloir quelque chose, nous devons accepter que quelque chose d’autre doive lui laisser de la place.
Accepter la réalité de cette nature finie de notre vie et de nos ressources est beaucoup plus libérateur que chercher à tout prix d’être parfait et de tout avoir dans tous les domaines, tout le temps.
Faux mythe 2 : Le bonheur est la conséquence du succès
Une croyance qui nous pousse à chercher le succès à tout prix, est de croire que le bonheur est la conséquence du succès.
Nous avons accepté l’idée qu’il existe une formule secrète qui nous permet d’atteindre un état de bonheur durable et pérenne. Si nous arrivons à trouver la solution à cette formule, nous serons heureux pour toujours.
C’est ça : le bonheur est associé au futur. Je serai heureux quand …, je serai heureux si…
Quelque part dans le futur, une fois que nous aurons atteint nos objectifs, nous serons heureux une fois pour toutes.
Sauf que, en réalité, le seul moment dans lequel nous pouvons ressentir du bonheur, est le moment présent.
Ce n’est qu’en prêtant attention aux moments de joie, de paix, d’enthousiasme de notre quotidien, que nous pouvons avoir une réelle expérience de bonheur.
D’ailleurs, nous disposons d’une définition de « bonheur » assez limitée : s’amuser, passer un moment agréable, ne pas avoir de préoccupation,
Mais l’éventail émotionnel de notre vie est beaucoup plus riche que ça. Des sentiments comme l’espoir, la gratitude, l’amour, font la richesse de notre expérience humaine.
De la même manière, croire que une fois que nous aurons atteint certaines conditions (comme le succès, la réussite, la richesse), nous ne ferons l’expérience que d’un état d’esprit positif, c’est utopique !
Dans notre condition humaine, rien n’est stable et figé. La joie et le bonheur resteront toujours des moments passagers (comme la souffrance et la douleur, d’ailleurs).
Croire le contraire n’est qu’une illusion.
Faux mythe 3 : Il y a un seul chemin vers le succès
Une autre fausse croyance par rapport au succès est de penser qu’il existe un seul chemin possible vers la réussite et la réalisation de ses propres objectifs.
En observant et en interviewant plusieurs centaines de personnes avec un parcours hors du commun, Gemma a pu constater que chacune d’entre elle a suivi un chemin qui lui est propre.
Leur vision du monde, leur point de vue sur les choses est unique, à contre-courant.
C’est cette posture différente de la masse qui leur permet de ressortir de l’anonymat.
Mais attention à ce que veut dire être à contre-courant.
Cela ne veut pas dire être toujours contraire : quelqu’un qui ne fait que contester un système est aussi un conformiste, juste avec un point de vue différent.
Et cela ne veut pas dire non plus d’exprimer des positions très innovantes ou radicales.
Être à contre-courant signifie savoir assumer un point de vue et un raisonnement indépendant, et résister à la pression vers la conformité (ou vers la contestation).
Il peut se résumer à des tous petits gestes : une nouvelle manière d’animer une réunion de travail, ajouter une activité qui nous fait du bien à nos habitudes quotidiennes, refuser une demande à laquelle normalement, nous disons oui.
Pour avoir du succès dans ta vie, selon ta propre définition, il est important de réussir à résister aux idées et aux attentes que les autres ont sur toi.
Parfois, c’est l’audace d’affirmer sa propre unicité, plus que le talent ou le travail acharné, qui permettent de se démarquer et d’occuper sa propre place.
Faux mythe 4 : La productivité amène au succès
Une autre fausse croyance à propos de la réussite est le mythe de la productivité.
Le siècle dernier, il y avait l’idée assez répandue que le progrès technologique aurait diminué drastiquement notre temps de travail. On imaginait déléguer une grande partie de nos tâches professionnelles à un robot ou un ordinateur, afin de récupérer beaucoup de temps pour nous.
En réalité, c’est l’inverse qui s’est passé. Des études ont montré que la journée de travail s’est allongée en moyenne de 2 heures par jour, depuis l’invention des emails et des téléphones portables.
Partir du bureau n’est plus suffisant pour que la journée de travail soit terminée : on continue à penser au travail, à traiter nos mails, à répondre à des appels professionnels même le soir et le week-end.
Nous sommes prisonniers d’une course vers toujours plus de productivité, toujours plus de tâches réalisées.
C’est grâce à notre productivité irréprochable, aux sacrifices que nous sommes prêts à faire dans notre vie personnelle au nom de notre carrière et de l’entreprise pour laquelle nous travaillons, que nous serons reconnus et appréciés par la société.
Dommage qu’une entreprise fonctionne sur des logiques différentes. Ce dévouement, cette abnégation, ne sont pas forcément mutuels. Et quand nous nous en rendons compte, la déception est d’autant plus grande que notre implication était forte.
Récemment, une nouvelle pression sociale est apparue à propos de notre vie professionnelle : c’est la croyance qu’avoir juste un travail n’est plus suffisant.
Désormais, nous devons aussi être passionnés par notre profession : c’est notre journée de travail qui donne du sens à notre vie.
On oublie que, même si nous passons une grande partie de notre temps au travail, et notre rôle social est beaucoup influencé par notre profession, cela ne représente qu’une dimension de notre vie.
Nos relations personnelles et familiales, la communauté à laquelle nous appartenons, vont bien au-delà de notre travail.
Être parent, partenaire, ami, cultiver un hobby ou une passion, une pratique spirituelle régulière, sont autant d’occasions pour ressentir du plaisir et de satisfaction dans notre vie.
Nous n’avons pas besoin d’être toujours productifs, toujours utiles, pour donner un sens à notre vie.
Faux mythe 5 : La célébrité et le statut social sont la solution
Un autre mythe sur le succès et celui de la célébrité, d’acquérir un statut social élevé, d’être reconnu et validé par les autres.
La recherche constante de l’approbation et de la reconnaissance par les autres n’est pas un phénomène moderne.
Puisque l’être humain est par nature un animal social, chercher à occuper une position élevée à l’intérieur de sa tribu a toujours été un moteur de notre comportement. Atteindre un bon statut social a toujours permis d’accéder à une meilleure nourriture, une meilleure protection, un meilleur choix de partenaire.
Sous une autre forme, ces avantages continuent même aujourd’hui.
C’est donc un comportement tout à fait normal de vouloir améliorer son statut.
Mais il est aussi important de rester lucide : si la célébrité comporte des avantages, elle n’est pas la panacée pour autant.
Les problèmes, les déceptions, les difficultés intrinsèques à l’expérience humaine continueront à exister.
Et comme tout, la célébrité comporte aussi des inconvénients : le stress et la préoccupation de perdre son statut après tous les efforts réalisés pour l’atteindre, ou peut-être encore plus profond, la différente nature des relations avec les autres.
Beaucoup de monde qui a connu la notoriété témoigne de la difficulté à établir des relations simples et saines. Il devient difficile de montrer la vraie personne derrière le personnage public, d’être vu et connu par qui on est vraiment.
Malgré toutes les critiques, parfois très justifiées, envers les réseaux sociaux, la technologie aussi est en train de permettre à une nouvelle définition de célébrité d’émerger. Il s’agit de la micro-influence : la capacité de connecter et d’échanger avec des petites communautés avec lesquelles on partage réellement des valeurs, des intérêts, et une certaine vision du monde.
Au sein d’une communauté restreinte, il est plus simple de faire tomber son masque, de rester ouvert et vulnérable, de trouver sa place et de porter un message inspirant.
Comme pour d’autres aspects liés au succès, plus n’est pas forcément synonyme de mieux.
Cultiver la qualité et la profondeur de ses liens est peut-être une meilleure stratégie que d’essayer juste de les multiplier.
Voilà, tu connais désormais les réflexions et l’expérience de Emma Gannon à propos des définitions de réussite et de succès données par la société, et que nous risquons de suivre (et de subir) inconsciemment, d’après le livre « Le mythe du succès ».
Ce n’est qu’en questionnant les attentes par défaut, et en suivant ta propre définition d’une vie réussie et satisfaisante, que tu peux éviter les écueils et les travers d’une poursuite sans fin et perdue d’avance.
Si cette remise en question des attentes de la société t’intéresse, et si tu souhaites apprendre à prêter attention à la beauté et la sagesse des petites choses, je te conseille de lire l’article dédié au livre « Éloge des vertus minuscules », de Marine van Zuylen.
Et toi ? Quelle est ta propre définition de succès ?
Quelles sont les valeurs, ou les activités, qui te font dire que ta vie est réussie ?
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