Dans la vie, il n’est pas rare de nous retrouver face à des moments de crise. Peut-être est-ce ton cas en ce moment même. Tu te sens peut-être perdu(e), les problèmes à confronter semblent insurmontables. Malgré tous nos efforts et tentatives pour contrôler tous les domaines de notre vie, nous sommes toujours bousculés par l’incertitude inhérente à la vie.
Devoir traverser ces moments, c’est toujours une épreuve. Et la réaction la plus classique est d’essayer de les fuir. Pourtant, il existe une manière à la fois plus douce et plus efficace d’aborder la difficulté et la douleur. Cette approche n’a rien de magique : elle nous invite juste à changer notre perspective sur les défis de la vie.
Elle nous aide à transformer les difficultés dans des véritable forces.
Envie de retrouver clarté et sérénité dans les moments de crise ?
Conseils d’une amie pour des temps difficiles de Pema Chödrön
La vie nous réserve souvent des surprises, et elles ne sont pas toujours agréables.
C’est d’ailleurs dans la tentative de nous protéger des imprévus, pour cultiver un sentiment de sécurité dans notre vie, que nous essayons sans cesse de maîtriser tout ce qui nous arrive, d’établir un contrôle direct et absolu sur tous les domaines de notre vie.
Mais puisque sécurité et certitude ne font pas partie de la vie, toutes ces tentatives et ces efforts finissent en échec.
Dans son livre « Conseils d’une amie pour des temps difficiles », Pema Chödrön partage des éléments de la philosophie buddhiste, ainsi que des pratiques efficaces, pour gérer ces moments difficiles.
Dans cet article, je te propose d’en aborder 5, que je trouve très utiles pour notre vie quotidienne.
Accepter l’impermanence et l’incertitude
Le premier point clé, c’est d’apprendre à accepter l’impermanence et l’incertitude.
Tu as sûrement déjà vécu des moments où tout change autour de toi, où rien ne reste stable.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est déstabilisant.
L’idée de pouvoir tout contrôler, tout planifier, est rassurante.
Nous aimons nous sentir en sécurité, nous voulons que les choses restent comme elles sont.
Mais voilà, la vie, c’est le mouvement, c’est le changement constant.
Accepter l’impermanence, accepter le changement, c’est accepter la nature même de la vie.
Comment faire, concrètement, pour apprendre à accepter l’impermanence ?
Et bien, la méditation est une clé possible. Pas besoin d’être un moine bouddhiste !
Prends simplement quelques minutes chaque jour pour te poser, respirer, et observer ce qui se passe en toi. Lorsque tu médites, tu apprends à être présent avec ce qui est, sans jugement, sans chercher à changer les choses.
C’est un entraînement pour accepter l’instant présent, tel qu’il est, avec toutes ses imperfections.
Et c’est là que ça devient intéressant.
Quand tu commences à accepter l’impermanence dans ta méditation, tu commences aussi à l’accepter dans ta vie de tous les jours.
Imagine : tu es confronté à un changement soudain, disons une difficulté au travail. Au lieu de paniquer ou de t’agiter, tu te souviens de ta pratique de méditation. Tu prends un moment pour respirer, pour accueillir cette situation avec calme.
Tu te rappelles que c’est normal que les choses changent.
C’est plus que normal : c’est même naturel.
Grâce à cette approche, nous pouvons apprendre à vivre les changements avec beaucoup plus de sérénité. Au lieu de résister, nous apprenons à naviguer dans le flux de la vie.
Même dans l’incertitude, il y a une forme de beauté, une opportunité de croissance.
Et bonus de cette pratique : accepter l’impermanence nous aide à apprécier le moment présent.
Préoccupés par le passé, ou anxieux pour l’avenir, on passe souvent à côté de la beauté de la vie.
En acceptant que rien ne dure éternellement, on apprend à chérir chaque instant, qu’il soit agréable ou pas.
C’est comme quand on regarde un coucher de soleil le dernier jour de vacances dans un endroit magnifique, que nous ne savons pas si nous pourrons revoir à nouveau.
La possibilité qu’il s’agisse de la dernière fois, donne à cette expérience un goût plus intense.
2. Se confronter à la douleur et la souffrance
Le deuxième point clé souligné par Pema Chödrön, concerne une expérience de vie qui nous concerne tous. Il s’agit de se confronter à la douleur et la souffrance.
C’est clair que ces deux expériences sont difficiles à vivre.
Il s’agit typiquement de nos reflexes habituels : nous sommes à la recherche du plaisir, et nous souhaitons éviter la douleur.
Mais éviter ou repousser les expériences difficiles n’est pas la meilleure approche.
Douleur et souffrance ne sont pas des ennemies. Elles font partie intégrante de la condition humaine.
Les ressentir n’est pas un signe de faiblesse.
Au contraire, décider de les regarder en face peut devenir une source incroyable de croissance personnelle. C’est en les accueillant, en les reconnaissant, que nous pouvons enfin les transformer.
Par exemple, nous pouvons décider d’utiliser nos épreuves comme des enseignements.
Quan la vie nous met à l’épreuve, nous avons le cadeau d’en apprendre un peu plus sur nous-mêmes.
Quels sont nos forces ? Quelles sont nos vulnérabilités ?
Comment est-ce que nous réagissons sous la pression ?
Les moments de difficulté sont comme des miroirs qui te révèlent à toi-même. Embrasse-les.
La prochaine fois que tu te sens submergé par la douleur ou la tristesse, résiste la tentation de fuir ces émotions négatives, et la tentation de chercher du plaisir. Au lieu de ça, arrête-toi un instant.
Respire. Ressents pleinement ce qui se passe en toi.
Et demande-toi : ‘Qu’est-ce que cette expérience m’apprends sur moi même ?‘
‘Quel blocage ou quelle peur elle me montre, et elle m’invite à dépasser ?‘
En accueillant vraiment la douleur et la souffrance, nous devenons plus résilients, plus empathiques, et finalement, plus humains.
3. Découvrir la sérénité au cœur du chaos
Le troisième point clé concerne la découverte de la sérénité au cœur du chaos.
La vie, c’est un peu comme une mer agitée. Parfois, on se retrouve en pleine tempête, balloté dans tous les sens. Le stress, les soucis, les imprévus… On peut vite se sentir dépassés.
C’est pour éviter cette sensation de désespoir que nous cherchons à tout prix la sécurité et la certitude, sans jamais y parvenir.
L’approche qui nous permet de mieux nous en sortir c’est d’apprendre qu’il est tout à fait possible, en plein milieu de cet ouragan, de trouver un espace de paix à l’intérieur de nous.
La première étape pour y arriver, c’est la pleine conscience.
Ça commence par des choses simples : observer sa respiration, prêter attention à l’air qui entre et sort de nos narines. Cela nous aide à laisser de côté, pendant quelques minutes, les soucis du passé et les angoisses du futur.
Ensuite, grâce à la méditation, nous pouvons apprendre à observer nos pensées ainsi que nos émotions défiler, sans s’y attacher. Nous prenons alors conscience que nos préoccupations ne sont pas aussi solides qu’elles nous paraissent. Elles viennent, et elles partent.
Et la troisième étape est l’acceptation.
Tous ces épreuves nous invitent à accepter que la vie est chaotique, que les choses ne vont pas toujours comme on le souhaite.
En acceptant cette réalité, nous pouvons enfin nous libérer de l’angoisse du contrôle et apprendre à naviguer le chaos avec plus d’aisance et de fluidité.
Si au début le sentiment de sérénité intérieure sera limité aux moments de pleine conscience, de méditation, ou d’acceptation, progressivement la sérénité va se diffuser dans ta vie de tous les jours.
T’es coincé dans les embouteillages ? Respire, et trouve ce calme intérieur.
Un collègue te met sous pression ? Retourne à ta respiration, à cette paix intérieure.
La sérénité n’est pas une destination lointaine, mais un chemin que l’on parcourt chaque jour. C’est un choix que l’on fait, encore et encore, de se reconnecter avec cette paix intérieure, quelles que soient les circonstances extérieures.
4. La compassion comme pilier de la résilience
Le quatrième point clé est la compassion comme pilier de la résilience.
Quand les choses ne se passent pas comme on le souhaite, ce n’est pas rare de devenir critique et exigeant, envers soi-même et envers les autres. Quand on traverse une période compliquée, un deuil, une rupture, ou un échec professionnel, il n’est pas rare de s’en vouloir ou de se juger sévèrement.
Faire preuve de compassion est essentiel. Pas seulement envers les autres, mais envers toi-même aussi.
On est souvent notre propre critique le plus sévère. On se juge, on se blâme pour nos erreurs, nos échecs.
Afin de casser la dynamique négative habituelle, expérimente la puissance de la compassion.
Contrairement à l’image que l’on peut entretenir, la compassion n’est pas une faiblesse, c’est une force.
Elle nous permet de ne pas nous opposer à ce qui est, à l’accepter, et donc à être plus résilient face aux difficultés.
Au lieu de t’en vouloir de ne pas être « à la hauteur », essaie de te voir avec bienveillance.
Fais de ton mieux pour être doux avec toi-même. Offre-toi de la compréhension et du réconfort, comme tu le ferais pour un ami. La compassion envers soi, c’est le début d’une relation plus saine avec toi-même.
Et tout aussi important, c’est de pratiquer la compassion envers les autres.
En effet, on est tous connectés. La douleur d’un autre, quelque part, elle résonne en nous.
Quand tu développes de la compassion pour les autres, tu crées des liens plus profonds, plus authentiques. Tu te rends compte que l’empathie n’est pas juste un sentiment, c’est une action.
Ça peut être aussi simple qu’une écoute attentive, un sourire, un geste de soutien.
Une excellente pratique pour cultiver la compassion s’appelle Tonglen.
C’est comme construire un pont entre ton cœur et celui des autres. C’est un véritable acte de courage et de bienveillance.
Installe-toi à un endroit tranquille, ferme les yeux, et concentre-toi sur ta respiration.
Lors de l’inspiration, imagine d’inspirer la douleur, la tienne et celle des autres, avec ouverture et courage.
Puis, lors de l’expiration, tu laisses sortir de toi amour, paix et guérison.
Au début, cet exercice peut sembler étrange, difficile. Mais il est extrêmement puissant.
Tu acceptes volontairement de te confronter à la souffrance, la tienne et celle des autres, non pas pour te submerger, mais pour la transformer en quelque chose de positif, de guérisseur.
Si tu la pratique régulièrement, ta perspective sur la douleur et la compassion va se transformer.
Tu vas développer une empathie plus profonde, un lien authentique avec les autres et avec toi-même.
5. Se libérer de la peur et de l’anxiété
Le cinquième pont clé consiste à se libérer de la peur et de l’anxiété.
Ces émotions peuvent être paralysantes, nous empêcher de vivre pleinement.
La peur et l’anxiété, souvent, viennent de notre résistance au changement, à l’incertitude. On a peur de ce qu’on ne connaît pas, de ce qui peut arriver.
Quel est le bon chemin pour les dépasser ? C’est de changer notre état d’esprit de la crainte à la curiosité.
On pourrait voir ces deux émotions comme une pièce sombre. Tant que nous nous tenons à l’écart, elles vont toujours provoquer une réaction de méfiance et d’inconfort.
Mais si au contraire nous décidons de rentrer dans cette pièce et allumer la lumière, notre expérience change profondément.
La curiosité nous pousse à explorer les recoins de ces émotions, d’en devenir familiers, d’ouvrir des nouvelles perspectives.
Par cet état d’esprit, la peur et l’anxiété peuvent devenir un guide, pas un obstacle.
Une pratique très efficace pour changer notre rapport avec ces deux émotions, consiste à aller à leur rencontre, plutôt que de les fuir.
Comment est-ce qu’on ressent ces émotions dans notre corps ? Est-ce qu’elles se manifestent comme un nœud à l’estomac, comme une tension dans le dos ou dans la mâchoire ?
Si nous reconnaissons l’existence de ces émotions comme faisant partie intégrante de l’expérience humaine, et qu’elles sont inévitables, nous pouvons apprendre à les accueillir et à lâcher prise. Nous pouvons nous détendre, nous relaxer, même en leur présence.
La curiosité de comprendre et observer ces sensations nous permet de nous connecter à leur énergie intrinsèque.
A chaque moment de notre vie, nous faisons un choix. Comment nous rentrons en relation avec le matériel de base de notre existence ? Et suite à ça, quelle direction nous allons prendre ?
Voilà, tu connais désormais l’attitude et les pratiques que Pema Chödrön partage dans son livre « Conseils d’une amie pour des temps difficiles ».
Les moments les plus sombres que nous rencontrons, sont autant d’opportunités de grandir et de s’épanouir. La vie est un flux constant qui nous invite à embrasser le changement, plutôt que de lui résister.
Si tu souhaites cultiver cette approche à la fois douce et courageuse dans ta vie, je t’invite à découvrir 5 exercices pour développer la pleine conscience dans l’article dédié au livre « Le miracle de la pleine conscience », de Thich Nhat Hanh.
Et toi ? Comment peux-tu appliquer ces enseignements dans ta vie quotidienne?
Quels changements pourrais-tu faire pour accueillir l’imprévu avec plus de sérénité?
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