Le modèle de réussite par défaut proposé par la société d’aujourd’hui est toujours le même.
Faire des bonnes études et obtenir un diplôme prestigieux, pour ensuite décrocher un job très bien payé, qui suscite l’admiration et l’appréciation de notre entourage.
Il n’y a rien de mauvais dans ce mode de vie. A condition qu’il nous amène réellement au bonheur et à l’épanouissement qu’il semble promettre.
Or, souvent et pour beaucoup de monde, cela n’est pas le cas.
Pour ne pas terminer dans un engrenage qui nous fait perdre contact avec la vie au sens large, et à notre vraie nature, nous avons intérêt à explorer des chemins moins battus.
Certes, sortir du chemin par défaut fait peur et augmente la sensation d’insécurité.
En même temps, emprunter le chemin inexploré qui correspond à qui nous sommes vraiment, peut complétement transformer notre vie, et nous ouvrir à des expériences qui font que la vie vaut vraiment la peine d’être vécue.
Le chemin inexploré de Paul Millerd
Je me reconnais beaucoup dans les choix de vie de Paul Millerd. Après un excellent parcours scolaire, ses décisions personnelles et professionnelles sont orientées à maximiser ses chances de succès.
Cela veut dire obtenir un job prestigieux, qui suscite l’admiration et l’appréciation des autres, accompagné d’un salaire élevé.
C’est le CHEMIN PAR DEFAUT proposé par la société d’aujourd’hui pour se construire une vie heureuse et épanouie.
Le problème avec ce chemin par défaut ? C’est qu’on finit par croire qu’il est le seul chemin possible.
Or, la vie est beaucoup plus riche que cela.
Et le chemin par défaut n’est pas fait pour tout le monde.
Pour certaines personnes (et l’échantillon est beaucoup plus grand que ce que l’on pourrait imaginer), construire sa vie sur le chemin par défaut amène à des résultats très différents que ceux espérés.
Souvent, le prix à payer pour suivre le chemin par défaut est beaucoup plus élevé qu’il ne le paraît.
Sans même s’en rendre compte, pour bénéficier de l’apparente sécurité et prévisibilité de cette voie tracée par la société, on finit par perdre notre unicité et par abandonner les choses qui sont réellement importantes pour nous.
Dans son livre « Le chemin inexploré », Paul Millerd partage sa propre expérience, ainsi que les difficultés et les épreuves, qu’il a rencontré lorsqu’il a décidé d’abandonner le chemin par défaut, afin de s’aventurer sur son propre chemin de vie.
Je trouve ses conseils extrêmement pertinents et inspirants. Je te propose de les découvrir dans cet article.
Le rapport au travail dans ta vie
Après avoir passé une grande partie de sa vie à maximiser ses chances de réussir sur le chemin par défaut, des graves problèmes de santé ont obligé l’auteur à s’arrêter et questionner en profondeur la vie qu’il était en train de construire.
A commencer par son rapport au travail. La croyance que le travail soit l’occupation principale de sa vie, à travers laquelle définir son identité et donner un sens à sa vie, est une idée plutôt récente.
Pendant une très grande partie de l’histoire de l’humanité, jusqu’au siècle dernier, la réalisation personnelle, comme la valeur d’une personne, étaient clairement distinctes de sa vie professionnelle.
Aujourd’hui, on ressent beaucoup l’injonction sociale que nous devons travailler de plus en plus longtemps, occuper une place de plus en plus haute dans l’organisation, et aspirer à des conditions matérielles de plus en plus abondantes.
Cette formule de succès a fonctionné entre la fin de la 2ème guerre mondiale et le début des années 2000, grâce à la croissance économique soutenue et constante au niveau planétaire.
Mais ces conditions sont plus l’exception que la règle.
N’empêche, les gens ont donné un rôle de plus en plus important à leur activité professionnelle comme élément fondateur de leur identité.
Au point que, dans un sondage de 2019, 78% des répondants ont affirmé que les employeurs ont la responsabilité d’assurer le bien-être physique et mental de leurs employés.
Explorer d’autres chemins de vie
Le problème, est que ce modèle peut vite être aliénant, et limiter notre expérience de vie au seul domaine professionnel.
Pose-toi la question :
- Quand tu penses à qui tu es, est-ce que tu te définis par ton travail ?
- Et si tu n’es pas un travailleur, qui es-tu ?
Les limites de ce modèle deviennent évidentes lorsque la nature instable et changeante du monde se manifeste plus clairement, comme pendant ces dernières années.
Des questions profondes font surface :
- Est-ce que je suis heureux de ma vie ?
- Est-ce que je suis satisfait de la manière dont j’utilise mon temps ?
- C’est ça, la vie que je veux ?
Une fois que l’on commence à se poser ces questions, il est impossible de faire machine arrière, et de revenir à un mode de fonctionnement en pilote automatique.
La motivation qui nous a soutenu pendant des décennies commence à faiblir.
Il n’est pas rare de se faire rattraper par des années de rythme forcené et de pression constante, et se retrouver en épuisement.
L’inconfort du chemin inexploré
Pourquoi finalement on reste si longtemps dans une dynamique qui, visiblement, n’apporte pas les résultats espérés ?
Très souvent, c’est pour se protéger du sentiment d’inconfort et d’incertitude qui accompagne le fait d’abandonner un chemin bien tracé.
L’équation de cette stratégie par défaut est la suivante :
L’inconfort incertain du chemin inexploré est plus fort que l’inconfort connu du chemin par défaut, et des mécanismes de compensation que nous avons fini par adopter avec le temps.
L’envie d’explorer des nouveaux chemins se fait pressant.
On ressent presque le besoin d’emprunter un nouveau chemin de vie, jusque-là inexploré, où une énergie créatrice nouvelle et méconnue devient une force centrale.
Dans cette nouvelle dynamique, l’équation se transforme :
L’inconfort incertain et l’émerveillement du chemin inexploré sont plus forts que l’inconfort connu du chemin par défaut.
Explorer par des petites expériences
Rarement la bascule se fait du jour au lendemain. Le plus souvent, on entreprend une série de petits pas qui nous amènent inexorablement à abandonner le chemin par défaut.
Le tout commence par un travail d’introspection.
Quand tu étais plus jeune, quel type de personne tu souhaitais devenir ?
Est-ce que tes choix de vie et tes habitudes actuelles sont en train de te rapprocher, ou de t’éloigner, de cette aspiration ?
Quels ajustements sont nécessaires pour reprendre le bon chemin ?
Puis, plutôt que tout abandonner pour se lancer dans un contexte méconnu, il convient de commencer à explorer les pistes qui nous intéressent le plus.
Par exemple, au lieu de nous lancer tout de suite dans une reconversion professionnelle, nous pouvons créer des projets à côté de notre activité principale.
Au lieu de déménager tout de suite dans une nouvelle ville ou un nouveau Pays qui nous attirent, nous pouvons nous y installer par une période de quelques mois, avec les possibilités offertes par le travail à distance.
Mêmes des petites expériences peuvent avoir un impact très profond.
Elles nous obligent à abandonner la posture passive du chemin par défaut, et à nous confronter avec nos envies, nos aspirations, et aussi nos peurs.
5 peurs à dépasser pour réussir un changement de vie
L’auteur a identifié que, face à un changement de vie, nos peurs se situent dans un ou plusieurs de ces 5 domaines :
- Le succès : « et si je ne suis pas à la hauteur ? »
- L’argent : « et si je reste sans un sou ? »
- La santé : « et si je tombe malade ? »
- Les relations : « est-ce que mes proches vont continuer à m’aimer ? »
- Le bonheur : « Et si je ne suis pas heureux ? »
Voici un exercice en 6 étapes proposé par Tim Ferriss pour recadrer nos peurs :
- Mets à l’écrit les changements que tu es en train de faire
- Liste pour ces changements quelles sont les pires issues possibles (ce que l’on appelle le scénario catastrophe)
- Identifie les actions que tu peux entreprendre pour limiter la probabilité et l’impact de ces issues négatives
- Identifie les actions que tu peux entreprendre pour revenir à ta situation actuelle
- Pose-toi la question : quels sont les avantages d’un succès (même partiel), ou du simple fait d’avoir essayé ?
- Pose-toi la question : quel est le coût de ne rien faire d’ici 3 mois, 12 mois, et quelques années ?
Les préoccupations financières
Les préoccupations financières sont probablement la raison numéro 1 qui nous oblige à rester coincés dans le chemin par défaut.
La plupart des gens penses qu’ils pourront s’offrir la possibilité d’explorer d’autres types de vie, une fois qu’ils auront mis de côté suffisamment d’argent. Le problème est que plus de temps on passe dans un certain chemin, plus difficile sera d’en sortir par la suite.
Et la crainte de ne pas gagner suffisamment peut continuer, indépendamment du niveau de notre épargne.
Comme pour d’autres peurs, la solution n’est probablement pas de s’attendre à qu’elle disparaisse complétement avant d’agir.
La meilleure approche, probablement, est de développer la capacité de rester à côté de ces préoccupations, de se focaliser sur ce qui est en notre contrôle, et de rester ouverts aux possibilités que le monde nous ouvre.
Dans cette perspective, plutôt que de s’inquiéter de ce qui pourrait manquer dans ce nouveau chemin, il convient de se focaliser sur ce que nous pouvons offrir aux autres, et de vivre la joie et l’épanouissement de cette nouvelle vie non pas comme la conséquence d’un résultat spécifique, mais comme la conséquence secondaire de suivre notre chemin.
10 conseil pour réussir à changer de vie
Voici les 10 conseils suggérés par Paul Millerd pour réussir son exploration du chemin inexploré :
- Questionner le chemin par défaut, qui nous oriente vers des possibilités de vie rigides, toutes structurées autour d’un emploi à temps plein.
- Réfléchir sur sa vraie nature et ses valeurs, et se les rappeler régulièrement, plutôt que de fonctionner en pilote automatique.
- Identifier ce que l’on a à offrir aux autres, pour garder toujours à l’esprit l’impact que nos choix et nos actions ont sur les personnes autour de nous.
- Prendre une pause et déconnecter : le faire régulièrement, et pour un temps assez prolongé, est extrêmement utile pour améliorer sa relation avec le travail.
- Construire des amitiés, en prenant contact avec des personnes qui ont entamé un chemin intéressant, pour découvrir comment elles ont commencé, et ce qu’elles ont appris.
- Créer quelque chose : la créativité est un des éléments fondateurs d’un chemin de vie inexploré, ainsi que son partage avec le monde.
- Donner avec générosité, ce qui ne se limite pas à une somme d’argent, mais à un état d’esprit et une compétence à cultiver, afin d’apprendre la vraie signification du mot « assez »
- Mener des expériences, afin d’explorer le nombre pratiquement infini de possibilités de travailler, créer, visiter, réaliser, offertes par le chemin inexploré.
- S’engager sur une activité porteuse de sens. Le vrai intérêt d’abandonner le chemin par défaut et entreprendre le chemin inexploré, n’est pas de fuir le travail. Mais de trouver l’activité qui nous permet de grandir, et de contribuer au monde à notre manière.
- Cultiver la patience : il est très probable qu’il soit nécessaire essayer plusieurs tentatives et approches avant d’en trouver une qui nous convienne. Cela peut parfois demander des années, mais ce temps d’exploration sera toujours un excellent investissement.
Voilà, tu connais désormais les conseils de Paul Millerd pour sortir du chemin par défaut proposé par la société, et explorer le chemin qui est réellement fait pour nous, d’après le livre « Le chemin inexploré ».
Ce nouveau chemin est caractérisé par l’incertitude, le doute, l’inconfort.
Mais il est aussi le seul chemin qui garantit une vie profonde et épanouie.
Si tu es intéressé à explorer d’autres possibilités, et mieux orienter tes choix de vie, je t’invite à lire l’article dédié au livre « Deviens maintenant ton futur toi-même », de Benjamin Hardy.
Et toi ? Quels sont les expériences que tu réalises pour emprunter ton chemin inexploré ?
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui aurait envie de se lancer ?
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