Les gagnants ne lâchent jamais et les lâcheurs ne gagnent jamais. C’est une des phrases probablement les plus iconique de personnes qui croient qu’il suffit d’une force de volonté d’acier pour réussir dans la vie.
Le problème avec ce conseil est qu’il est erroné.
Bien sûr, aucun projet qui apporte vraiment succès et satisfaction dans la durée ne se fait sans rencontrer des obstacles, et sans nous faire vivre, à un moment ou un autre, l’envie de tout laisser tomber à cause d’absence de résultats, ou d’efforts trop importants.
Il y a des situations où persévérer est absolument la bonne stratégie à suivre, et probablement la seule qui permet d’arriver vraiment à des résultats.
Mais cela ne s’applique pas tout le temps. Il y a des situations où la meilleure chose à faire est de lâcher, et de le faire aussi vite que possible.
Toute la difficulté est de reconnaître dans quel cas de figure on se trouve, si c’est celui où il convient insister, ou alors celui où abandonner.
Heureusement, il y a un moyen simple de faire la différence.
Le choix entre persévérer ou abandonner
Contrairement à la croyance diffuse que les gagnants ne lâchent jamais, les personnes qui rencontrent du succès dans leur vie, qui sont les meilleurs au monde dans leur domaine, ont appris à lâcher souvent, et très vite (idéalement, même avant de commencer).
En effet, pour pouvoir dédier toute leur énergie et leur passion à la discipline dans laquelle ils excellent, ils ont dû laisser tomber beaucoup d’autres pistes à l’apparence prometteuses, mais qui finalement n’auraient pas amené à des résultats d’exception.
Bien sûr, sans une énorme capacité à persévérer, à se montrer disciplinés et engagés à 100% voir plus dans leur domaine, ils n’auraient pas réussi à obtenir les résultats extraordinaires qu’ils rencontrent.
La clé pour avoir des excellents résultats, donc, ne réside pas dans la capacité à persévérer à tout prix, à ne jamais lâcher.
Mais à savoir faire la différence entre les domaines dans lesquels insister, et ceux à lâcher aussi vite que possible. Dans son livre « Le plongeon », Seth Godin nous explique de manière très simple comment nous pouvons distinguer ces 2 cas de figure, pour pouvoir toujours agir de la manière la plus appropriée.
Je vous propose de le découvrir ensemble.
Persévérer est la clé pour avoir des résultats remarquables
Pour réussir dans n’importe quel domaine, il est essentiel faire preuve de persévérance. La petite minorité des gens qui sont capables de faire des efforts juste un tout petit peu plus longtemps que les autres, bénéficient d’avantages extraordinaires.
En effet, la relation entre les efforts réalisés et les résultats que l’on obtient n’est pas une relation linéaire. Les récompenses sont très fortement inégales. Souvent, l’athlète #1 au monde dans une discipline gagne 10 fois plus que le #10, et 100 fois plus que le #100.
La différence entre le #1 et le #2 est déjà très notable. On peut observer la même distribution entre les revenus de l’entreprise leader d’un marché et ceux de ses concurrents, ou encore le nombre de vente du livre ou de l’album classés #1 et les autres.
Les efforts et la persistance nécessaires pour devenir le meilleur au monde dans son propre domaine, donc, sont plus que justifiés.
Être le meilleur au monde ne signifie pas être meilleur que tous les 8 milliards d’autres personnes qui habitent la planète.
Selon votre situation, cela signifie représenter le meilleur choix possible pour ses propres clients ou pour un éventuel employeur avec qui on souhaite travailler.
On est le meilleur quand nous représentons le meilleur choix en ce moment, sur la base de leurs connaissances et valeurs. Et le monde est leur monde, le monde qu’ils connaissent et auquel ils ont accès.
De manière contre-intuitive, alors que nous vivons dans une société de plus en plus globalisée, où grâce à une connexion à internet nous pouvons communiquer avec l’autre bout de la planète de manière instantanée, le monde, ou plutôt je devrais dire « les mondes », deviennent de plus en plus petits à cause de la spécialisation et des niches infinies qui existent.
Être le meilleur au monde est plus important que jamais, et plus simple que jamais, à condition de choisir la bonne chose et d’y aller à fond.
Apprendre à abandonner, pour avoir des résultats remarquables
Mais pour devenir le meilleur au monde il faut aussi apprendre à lâcher, vite et souvent.
La minorité des gens qui a le courage d’abandonner très vite, et de focaliser ses efforts sur d’autres choses, bénéficie également d’énormes avantages.
Tout le monde sait persévérer, et tout le monde sait abandonner. D’ailleurs, nous le faisons tous les jours.
Toute la différence entre ceux qui obtiennent des résultats extraordinaires et les autres, est que les premiers ont compris quel est le bon moment pour prendre l’un ou l’autre de ces deux choix.
Nous devons apprendre à lâcher de manière stratégique !!
Les situations que nous rencontrons dans la vie peuvent être représentées sur 3 types de courbes distinctes.
La bonne situation qui nécessite de persévérer : le plongeon
La première, qui représente à peu près tout ce qui vaut la peine d’être poursuivi, correspond au plongeon.
La phase initiale est caractérisée par beaucoup d’enthousiasme et de plaisir. Chaque jour on apprend des nouvelles choses, le progrès est rapide, visible et gratifiant. Cette phase est suivie par le plongeon.
C’est la phase la plus ingrate, où malgré des efforts croissants, les résultats n’arrivent pas.
Selon le domaine dans lequel on est embarqués, cela peut prendre plus ou moins de temps.
Cela peut nécessiter quelques semaines ou quelques mois, par exemple quand on décide de changer de travail dans un domaine que nous connaissons déjà. Mais cela peut demander aussi plusieurs années, comme pour un musicien de violon qui souhaite jouer dans les meilleures salles de concert au monde, un étudiant en médecine qui vise une spécialisation, où même quelqu’un qui souhaite devenir PDG d’une boîte.
Et dans ce cas, c’est justement la difficulté à persévérer dans l’effort malgré l’absence des résultats qui fait le tri entre la majorité des gens qui laisse tomber en plein milieu du plongeon, et la petite minorité qui arrive à le traverser, et se retrouve de l’autre côté en train de profiter des énormes bénéfices qu’ils ont su mériter.
C’est facile d’être un musicien affirmé, un luminaire de médecine ou un PDG. Ce qui est difficile est d’y arriver.
La situation comfortable qu’il faut abandonner : le cul-de-sac
Le deuxième type de courbe est ce que Seth Godin appel le « cul-de-sac ». C’est une situation où, malgré tous les efforts que l’on peut faire, malgré tout le travail que nous pouvons produire, rien ne va vraiment changer.
La situation ne s’améliore pas vraiment, et elle ne se dégrade pas non plus.
Tout ce que l’on peut faire, tant que l’on est dans un « cul-de-sac », est de continuer à produire le même niveau de résultats.
C’est une situation plus courante de ce que l’on aimerait admettre ; cela arrive beaucoup par exemple quand on réalise un travail de manière répétée, sans rien apprendre de nouveau, sans développer des nouvelles responsabilités ou compétences.
Quand on se trouve dans cette situation, accepter d’abandonner cette piste et changer d’orientation demande beaucoup de courage. Cela pour plusieurs raisons : tout d’abord, ce n’est jamais simple d’abandonner une situation qui nous est familière et faire face à l’inconnu.
Ensuite, nous devons reconnaître de s’être trompé de voie. Et pour terminer, ce n’est jamais simple de lâcher un domaine dans lequel nous avons déjà peut-être investi beaucoup de temps et d’effort, d’autant plus que, culturellement, le fait de lâcher est souvent mal vu.
Pourtant, c’est tout simplement indispensable pour pouvoir investir ses ressources dans une direction plus prometteuse.
La situation addictive et très dangereuse : la falaise
Et la dernière courbe représente une situation plus rare, mais à laquelle il faut faire extrêmement attention. Il s’agit de la falaise. C’est une situation où de manière inattendue les choses vont de mieux en mieux, où il n’y a pas des moments de plongeons à dépasser. Presque, c’est trop beau pour être vrai.
Et c’est souvent le cas : tout va bien jusqu’au moment où, de manière totalement inattendue, tout s’écroule.
Souvent, le doute que la situation soit vraiment soutenable, et qu’elle puisse continuer indéfiniment, était présent dès le départ.
Mais voir les résultats s’améliorer d’un jour à l’autre rend la falaise une situation addictive, presque impossible à abandonner.
Mais si on attend que tout s’écroule avant de lâcher, les conséquences peuvent être très très sévères.
Abandonner cul-de-sac et falaise, pour persévérer dans le plongeon
Que l’on soit dans un cul-de-sac ou sur une falaise, il y a un seul résultat possible à terme : l’échec.
Très souvent on connaît d’avance cet évolution inéluctable.
Pourtant, nous avons du mal à agir en conséquence.
La seule situation qui permet de connaître le succès, et le maintenir sur le long terme est de s’engager corps et âme dans un plongeon.
Ferez-vous le choix courageux, mature, ou stupide ?
Ils existent trois réactions possibles face à un plongeon :
- La chose courageuse à faire est de se lancer et persévérer, jusqu’à arriver de l’autre côté
- La chose mature à faire est de ne même pas s’engager, puisque le niveau d’effort ou de ressources nécessaires pour traverser le plongeon est trop important par rapport à notre volonté, et même à nos possibilités.
- La chose stupide à faire est de commencer, faire de son mieux, investir beaucoup de temps et d’effort, pour finalement lâcher en plein milieu du plongeon.
Il y a peu de monde qui fait le choix courageux. Et c’est eux qui deviennent les meilleurs au monde dans leur domaine. Faire le choix mature est aussi une excellente option : cela permet de ne pas gaspiller son temps et ses ressources pour commencer une quête que l’on sait que probablement nous n’arriverons pas à mener à bien.
Le problème réside dans le dernier choix, qui est pourtant le choix le plus commun.
Avec l’évitement du cul-de-sac et de la falaise, apprendre à éviter le choix stupide est ce qui permet d’obtenir des résultats d’exception.
La tentation à éviter : la diversification
Plus le plongeon dans lequel on s’engage est profond, plus il nécessite du temps et de l’effort pour pouvoir le traverser et se retrouver de l’autre côté, plus il sera facile devenir le meilleur au monde et d’être repayé par les efforts fournis une fois arrivés de l’autre côté.
En effet, une énorme partie d’autres personnes n’auront pas résisté et auront tout laissé tomber.
Connaître les avantages et les caractéristiques du plongeon, être convaincu de l’intérêt de le traverser pour arriver à une situation avec beaucoup de bénéfices et peu de concurrence, n’enlève en rien la difficulté de la traversée.
La tentation de tout laisser tomber alors que les résultats ne sont pas visibles est très forte, presque quotidienne.
Un des mécanismes d’adaptation les plus courants face à un plongeon, que ce soit de la part d’un individu, mais aussi d’une organisation, est la diversification.
Se lancer dans un nouveau projet, un nouveau sport, ou un nouveau métier alors que l’on obtient des résultats décevants dans notre activité actuelle, est très gratifiant. Cela représente en plus une expression naturelle de son énergie et de son dynamisme si on est quelqu’un de motivé et qui travaille dur.
Et puis, qui sait ? Peut-être que les résultats qui tardent à venir dans le plongeon actuel, pourraient arriver plus vite dans un autre plongeon.
Ne cédez pas à cette tentation. Si vous vous êtes engagés sur une voie qui porte à des grands résultats à terme, et si vous vous rendez compte que vos efforts vous permettent d’avancer malgré des résultats en dessous de vos expectatives, persévérer jusqu’à sortir du plongeon est le bon choix à prendre.
Les raisons qui nous empêchent de persévérer
Voici les raisons typiques qui font que souvent on lâche en plein milieu du plongeon :
- On n’a plus de temps
- On n’a plus d’argent
- On ressent de la peur
- On perd l’intérêt ou l’enthousiasme, ou on finit par se contenter d’être médiocre
- On se focalise sur le court terme, plutôt que sur le long terme
- On choisit la mauvaise piste pour devenir le meilleur au monde (parce que cela ne correspond pas à nos atouts et à nos valeurs
Si vous pensez ne pas réussir à traverser le plongeon, évitez tout simplement de commencer.
Voilà, vous connaissez désormais les caractéristiques du plongeon, du cul-de-sac et de la falaise concernant la relation entre vos efforts et votre engagement, et les résultats que vous pouvez vous atteindre de votre activité, d’après le livre « Le plongeon », de Seth Godin.
Apprendre à persévérer, et à ne rien lâcher jusqu’à arriver à votre objectif est une stratégie gagnante si vous souhaitez devenir le meilleur au monde dans ce que vous faites, et plus globalement si vous souhaitez avoir des bénéfices sur le long terme, à la hauteur de vos efforts et votre engagement, à condition bien sûr que l’activité dans laquelle vous êtes engagés correspond à un plongeon.
Quel comportement vous adoptez quand vous vous trouvez en plein milieu d’un plongeon ? Comment faites-vous pour déceler les culs-de-sac et les falaises ? Partagez votre stratégie et votre expérience dans les commentaires.A très vite pour des nouvelles idées !!
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