A chaque fois que nous sommes confrontés à une activité qui nous demande de renoncer à une gratification immédiatepour privilégier notre développement, notre santé et notre intégrité à long terme, nous faisons face à un ennemi invisible et extrêmement puissant.
Il s’agit de la Résistance. Elle est la force à l’intérieur de nous qui nous pousse à procrastiner ; elle est la voix à l’intérieur de notre tête qui nous parle sans cesse et nous dit que nous n’avons pas assez de talent, de capacité, de courage, pour réaliser nos rêves.
Elle représente la distance qui sépare notre vie actuelle avec la vie que nous avons toujours rêvé de vivre. Elle nous empêche de nous mettre au travail.
Découvrez dans cet article comment vous pouvez vaincre la Résistance.
L’auto-sabotage par la Résistance interne
Steven Pressfield est un auteur américain. Pendant sa longue carrière il a écrit de romans historiques, des scénarios pour le cinéma, et des essais. Et pendant toutes ces années il a appris à se confronter et à craindre la Résistance, cette force à l’intérieur de nous qui nous empêche de réaliser notre travail créatif.
Dans son livre « La guerre de l’art », Steven Pressfield nous met en garde du risque de sous-estimer la puissance de cette force. Elle se présente sous milles habits différents, mais avec un seul objectif : éliminer notre élan créatif, notre envie et le courage d’exprimer notre nature la plus profonde.
Voici quelques exemples typiques d’activités qui suscitent de la Résistance :
- Les actes de création artistique, comme l’écriture, la peinture, la musique ou la danse
- Les projets d’entreprise ou d’aide aux autres
- Les comportements visant à améliorer notre santé, nos connaissances et nos actions, comme les régimes, l’éducation ou l’abandon des habitudes négatives
- Les décisions qui demandent du courage et de l’engagement
Bref, la Résistance se manifeste à chaque fois que nous souhaitons mettre en avant des activités qui nourrissent notre développement et notre amélioration sur le long terme, aux dépens d’une gratification immédiate.
Ce n’est pas le fait d’écrire, de peindre, de lancer un nouveau produit ou d’étudier un livre qui est le plus difficile. La chose la plus dure est de s’asseoir à son bureau, s’enfermer dans son atelier, faire face à un interlocuteur, et commencer.
Nous devons apprendre à écarter les distractions, à ignorer toutes les urgences qui nous viennent à l’esprit, à suspendre le jugement sur les résultats que nous obtenons, et nous mettre au travail.
Nous devons apprendre à vaincre la Résistance.
En effet, la Résistance nous donne l’illusion de se situer à l’extérieur de nous. Nous pensons que ce qui nous empêche d’avancer soit notre travail, notre responsable, notre partenaire ou nos enfants. En réalité, notre adversaire se trouve toujours à l’intérieur de nous. La Résistance est l’auto-sabotage par excellence.
La Résistance est prête à prendre n’importe quelle forme, à nous dire tout ce que nous avons envie d’entendre, afin de nous empêcher de nous mettre au travail. Elle ne fait que mentir : elle nous promet n’importe quoi pour obtenir un accord, et puis nous trahit dès que nous avons le dos tourné.
Elle est implacable, intraitable, infatigable.
La procrastination est une expression de la Résistance
La procrastination est son expression la plus courante, parce qu’elle nous donne une liste très crédible de raisons (en réalité, des excuses), pour lesquelles nous ne sommes pas passés à l’action. Elle ne nous dit pas : « tu ne réaliseras jamais ce projet ».
De manière beaucoup plus sournoise, elle nous dit : « bien sûr que tu vas réaliser ce projet ; juste, tu vas commencer demain ».
Elle n’a rien de personnel contre nous : elle agit de manière objective, comme toute force de la nature. Elle ne nous connaît pas, et cela ne l’intéresse pas. Nous ne sommes pas sa seule victime : tout le monde fait l’expérience de la Résistance pendant toute sa vie.
Et en même temps, elle représente une boussole extrêmement précise. Elle pointe toujours vers le vrai Nord. Plus une certaine action ou une certaine direction est importante pour notre pleine réalisation, plus forte sera la réaction de la Résistance pour nous empêcher de la réaliser.
Une fois compris ce fonctionnement, nous pouvons l’utiliser à notre avantage.
La Résistance et la relation aux autres
Il est possible, une fois que nous arrivons à dépasser l’inertie et nous mettre au travail, que le comportement des personnes autour de nous change et qu’ils essaient de s’opposer à nos actions. Là aussi il n’y a rien de personnel. Ce comportement est juste la réaction, consciente ou inconsciente, à leur propre Résistance.
Si nous avons réussi à aller au-delà de l’obstacle, pourquoi ils n’y arrivent pas ?
Il peut être tentant dans ces situations, afin de ramener nos relations à comme elles étaient avant, de laisser tout tomber et revenir au point de départ.
Mais la meilleure manière à notre disposition pour aider les personnes autour de nous est de continuer sur notre chemin, et de servir comme exemple et inspiration.
Les symptômes de l’auto-sabotage
Vu qu’elle est invisible et sournoise, comment est-ce que nous pouvons savoir que nous faisons face à la Résistance ? De manière générale, c’est quand nous ressentons un mécontentement. Nous nous sentons ennuyés, inquiets. Nous avons un sentiment de culpabilité, mais sans savoir très précisément d’où il vient.
Nous sommes insatisfaits de notre vie et de notre personne.
Si nous ne faisons rien, son intensité continue à augmenter jusqu’à devenir insupportable. Et c’est à ce moment que nous nous abandonnons à des comportements contre-productifs : des distractions constantes, des achats compulsifs, voir des addictions.
D’autres symptômes qui peuvent nous indiquer que nous sommes face à la Résistance sont si nous doutons régulièrement de nous-mêmes, ou si nous critiquons régulièrement les autres. En effet, les individus satisfaits et réalisés dans leur vie, quand ils parlent des autres, c’est n’est pas pour les critiquer, mais pour les encourager.
Concernant le doute, il est tout à fait normal de le ressentir, quand nous essayons de faire quelque chose de nouveau, qui est important pour nous. Avoir trop de confiance en soi peut être le signe que nous ne sommes pas vraiment en train d’exprimer notre vraie nature.
Le doute donc peut être un allié précieux : il est la preuve du désir et de l’amour de donner le meilleur de nous-mêmes.
Le rôle de la peur dans l’auto-sabotage
Il est aussi utile de savoir que la Résistance n’a pas une force propre. Elle tire toute son énergie de notre peur.
Si vous vous sentez paralysés par la peur, c’est un excellent signe. En effet, cette peur est un indicateur précis de l’importance qu’un certain projet, qu’une certaine activité peut avoir à nos yeux.
Plus la peur est intense, plus nous pouvons être certains que cette activité est importante pour nous. C’est le signe que ce projet va nous amener aux limites de nos capacités, qui nous permettra de découvrir des parties de nous qui sont encore inexplorées.
Donc, pour vaincre la Résistance, nous n’avons pas besoin d’éliminer complétement notre peur. Au contraire, nous pouvons l’utiliser pour nous indiquer le chemin. Ce que nous devons apprendre à faire est de ne pas rester bloqués à cause de la peur.
La peur porte principalement sur les possibles résultats de nos actions, de nos projets. Nous pouvons craindre d’être critiqués ou ridiculisés par les autres, d’échouer, de décevoir notre famille et nos proches, si jamais les fruits de notre travail ne sont pas à la hauteur de nos attentes.
Mais probablement, la peur la plus forte de toutes, c’est la peur du succès !
Penser que nous pouvons réellement devenir la personne que nous sentons être, de pouvoir accéder et utiliser tout notre potentiel et notre pouvoir, est quelque chose qui nous terrorise.
Pour pouvoir agir malgré nos peurs, nous devons nous concentrer sur le travail à faire, et lâcher prise sur les résultats. Les récompenses pourront venir, ou ne pas venir du tout. Cela n’a aucune importance.
Ce qui compte vraiment, est de faire de son mieux.
L’approche des pros pour dépasser la Résistance
C’est toute la différence entre l’amateur et le professionnel. L’amateur pense que pour avancer dans son projet, il doit d’abord vaincre la peur. Le professionnel, au contraire, sait qu’il ne sera jamais possible de vaincre ses peurs, qu’il n’a pas de choix que de se mettre au travail même quand il est terrorisé.
Ce n’est qu’une fois qu’il sera passé à l’action, que les peurs vont diminuer en intensité et qu’il va ressentir que tout se passera bien.
Voici d’autres caractéristiques du pro, qui le différencient des amateurs :
- Il n’attend pas l’inspiration : tous les jours, à la même heure, il se met au travail. Il veut s’assurer que, au moment inattendu ou l’inspiration va arriver, il sera dans les meilleurs conditions pour en profiter.
- Il agit par amour, plus que par intérêt ou par argent, même quand il est payé pour son travail. Autrement, il n’aurait pas décidé de consacrer sa vie, ou plusieurs années de sa vie, pour ce projet.
- Il sait être patient, et adopter un rythme soutenable dans le long terme. L’amateur se fait piéger par son propre enthousiasme. Il démarre avec une intensité qu’il ne saura pas maintenir sur la distance.
- Il n’accepte pas d’excuses. Il sait que s’il cède et il ne se met pas au travail aujourd’hui, même pour des excellentes raisons, il aura encore plus de chances de céder demain.
- Il sait demander de l’aide. Il ne pensera jamais qu’il sait tout, ou qu’il peut tout comprendre par lui-même. Au contraire, il cherche le meilleur enseignant qu’il peut trouver, et il l’écoute attentivement.
- Il sait persévérer malgré l’adversité. Il ne peut pas se permettre de vivre le rejet ou les critiques personnellement, et laisser tomber à cause d’un égo blessé. Il garde à l’esprit qu’il vaut mieux être dans l’arène, et prendre quelques coups, plutôt que d’observer depuis les tribunes.
Nous sommes déjà des professionnels
Ce qui est génial, est que nous sommes déjà un professionnel, au moins dans un domaine de notre vie. Lequel ? Et bien, tout simplement notre travail. Qu’est-ce qui fait que nous sommes des pros ?
- Nous y allons chaque jour. Même si c’est juste par obligation ou pour ne pas d’être viré, nous y allons quand même.
- Nous y allons quoi qu’il arrive. Même si c’est juste pour ne pas laisser tomber nos collègues, ou d’autres raisons moins nobles, nous y allons sans excuses.
- Nous y restons toute la journée. Même quand notre esprit est absent, notre corps reste présent. Nous répondons aux demandes des clients et des collègues, et nous restons jusqu’à l’heure de rentrer.
- Nous sommes engagés sur le long terme. Même si d’ici un an nous aurons changé de travail ou d’entreprise, nous serons toujours au travail.
- Les enjeux sont réellement importants pour nous. C’est une question de survie, pour que notre famille ait de quoi manger, et que nos enfants puissent aller à l’école.
- Nous ne nous identifions pas trop avec notre travail. Nous pouvons avoir la fierté d’un travail bien fait, et passer du temps le soir ou le week-end pour ne pas cumuler du retard. Mais nous avons toujours à l’esprit que notre identité est bien plus que notre fiche de poste.
- Nous recevons des vrais compliments, ou de vrais reproches, pour nos actions.
Tous ces comportements sont caractéristiques du professionnel. Un amateur n’a pas de problèmes à ne pas se mettre au travail pendant quelques jours, à changer de passion dans l’espace de quelques mois, ou à rester autant que possible à l’écart de l’évaluation des autres.
Régularité et discipline pour battre l’auto-sabotage
Puisque nous connaissons et utilisons régulièrement les comportements d’un professionnel, nous pouvons décider de les utiliser aussi pour les projets qui nous tiennent le plus à cœur.
Il n’y a pas de mystère pour devenir un pro dans n’importe quel domaine : nous décidons de nous voir en tant que professionnels, et nous agissons en conséquence.
Il n’y a rien de plus important que de s’y mettre chaque jour et essayer. Quand nous montrons un tel niveau d’engagement sur le long terme, de la même manière que nous devons faire face à l’opposition de la Résistance, nous pouvons compter sur des alliés.
C’est comme si l’univers, la providence, la Muse des artistes, ou peu importe votre vision d’une sphère spirituelle, venait en notre aide.
Avec cet engagement fort, absolu, toute une série de choses se produisent pour nous aider, qui ne se seraient pas produites autrement.
Il y a des vers célèbres du poète Goethe qui disent : » Quoi que vous puissiez faire, quoi que vous rêviez, commencez-le. Le courage a du génie, de la force et de la magie. Commencez maintenant. ».
Quoi que vous puissiez faire, quoi que vous rêviez, commencez-le. Le courage a du génie, de la force et de la magie. Commencez maintenant
Johann Wolfgang von Goethe
Voilà, vous connaissez désormais les dangers de la Résistance, ses symptômes, ainsi que les comportements que le professionnel utilise pour se mettre au travail, pour avancer dans ses projets de création, pour les choses qui sont importantes pour lui, d’après le livre « La guerre de l’art », de Steven Pressfield.
Est-ce que vous aussi vous rencontrez de la Résistance dans votre quotidien ? Quelles approches vous utilisez pour réussir à la dépasser ? Partagez votre expérience dans les commentaires !!!
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de voir la vidéo dédiée au livre « L’obstacle est le chemin », de Ryan Holiday, ou encore celle dédiée au livre « Commencez maintenant, cherchez la perfection ensuite ! » de Rob Moore.
A très vite pour des nouvelles idées !!
VOUS VOULEZ GARDER LA SYNTHÈSE EN IMAGE DE CHAQUE VIDÉO ?
Inscrivez-vous et téléchargez toutes les Mind Cartes !!!
Avec votre inscription vous pourrez télécharger gratuitement la mind carte de toutes les vidéos Mind Parachutes, et vous serez notifié de la publication de chaque nouvelle vidéo.
Merci beaucoup pour cet enseignement très instructif .
Oui, très souvent au courant d’une seule, je fais face à plusieurs, qui demandent du courage. Mais ce qui me dérange, c’est que j’ai parfois peur de mieux que mes grands frères.
Et ce qu’il y a de drôles dans tout est que j’attends d’avoir de l’enthousiasme pour poser un acte de courage.
Et ça personnellement, ça ne ressemble en rien à une stratégie.
Aujourd’hui, je sais qu’il me faut avoir de l’autodiscipline pour que j’obtienne des résultats sur le long terme.
Merci pour cet enseignement très instructif, et qui va sans doute changer ma vie et mon opinion sur moi-même pour de bon.
Pascal Kikobya