Développer sa résilience émotive et mentale : l’art de ne pas s’empoisonner la vie

Vivre une vie passionnante, pleine, et sereine est possible à condition de renforcer notre équilibre émotif. L’anxiété ou la peur sont les signes caractéristiques d’une relation difficile à notre expérience quotidienne.

Retrouver une approche mentale positive, qui nous fait sentir en sécurité et enthousiastes de notre vie, est possible à tout âge, et dans toute situation, à condition d’adopter et cultiver une structure mentale saine, qui nous permet de rester pleinement acteurs de nos actions et nos décisions.

Développer cette force mentale et émotive est le principal focus de la psychologie comportementale. Dans cet article, découvrez ses éléments fondamentaux.

Développer sa résilience émotive et mentale : l’art de ne pas s’empoisonner la vie

Le courant philosophique du stoïcisme visait à développer une capacité mentale et émotive, afin de mieux se confronter aux situations difficiles de la vie. Cela se passe en cultivant un dialogue intérieur positif, ce qui ne signifie pas de ne jamais ressentir des émotions ou de pensées négatives, mais de ne pas ressentir des émotions négatives exagérées.

Comme l’a dit le philosophe grec Epictète : « ce n’est pas ce qui nous arrive qui nous impacte, mais ce que nous nous disons à propos de ce qui nous arrive ». Nous avons souvent l’impression qu’il y a une relation linéaire directe entre les faits extérieurs qui nous arrivent (la fin d’une relation, des problèmes au travail, une discussion animée avec un proche), et les effets émotionnels : la dépression ou la colère.

En réalité, entre les faits extérieurs et les effets émotionnels on retrouve nos pensées et notre interprétation des faits extérieurs. Et c’est notre interprétation personnelle qui peut complétement transformer les émotions que nous ressentons dans une situation donnée.

Dans son livre «L’art de ne pas s’empoisonner la vie », Rafael Santandreu, un des psychologues les plus renommées en Espagne, partage les principes nécessaires pour changer le modèle mental que nous utilisons pour interpréter le monde autour de nous et développer ainsi la force émotive et de caractère pour vivre une vie pleine et passionnante, indépendamment des circonstances que la vie elle-même nous présente.

L’évaluation constante de notre expérience

Notre cerveau ne peut pas s’empêcher d’évaluer tous les événements que nous rencontrons dans notre quotidien. Si nous les représentons sur une ligne, nous pouvons indiquer le centre comme un événement « normal », neutre.

Si nous avançons progressivement vers le côté positif, nous pouvons évaluer un événement comme bon, très bon ou génial. Et dans le côté négatif, nous pouvons l’évaluer comme mauvais, très mauvais ou terrible.

Ligne d’évaluation : les extrêmes

Qu’est-ce qui fait qu’un événement se trouve dans un des deux extrêmes, génial ou terrible ?

Génial est un événement pour lequel nous pouvons dire : « c’est clair que je vais être heureux, pour toujours !!». Et au contraire, terrible est une situation pour laquelle on dirait : « je ne peux pas être heureux, cela n’aurait pas dû arriver, je ne peux pas le supporter ».

Une des grandes difficultés qui nous empêchent de développer une certaine force mentale et émotive, est que nous pouvons avoir tendance à évaluer comme faisant partie des 2 extrêmes des situations qui seraient beaucoup mieux positionnées dans la partie intérieure de la ligne.

Tant que nous évaluons une expérience difficile que nous vivons comme « mauvaise », même si elle génère une réaction désagréable, cela ne nous empêche pas de mener une vie heureuse et de profiter de ce qui nous entoure.

Mais dès que nous nous disons qu’il s’agit d’une expérience terrible, nous ne pouvons pas éviter de développer une émotion d’anxiété ou dépression.

Dès que nous apprenons à évaluer de manière plus objective, réaliste et constructive ce qui nous arrive, nous allons ressentir des émotions beaucoup plus sereines, posées.

Remplacer besoins et exigences par des souhaits

Une des raisons pour lesquelles nous finissons par extrêmiser notre évaluation, est que nous oublions que finalement, en tant qu’êtres humains, nos besoins essentiels sont vraiment très limités. Une fois que nous avons suffisamment à boire, à manger, et une protection contre les intempéries, il est possible d’être heureux.

Nous n’avons pas besoin d’un appartement de propriété, du succès professionnel, ou de vacances à la plage pour être heureux. Une fois que les nécessités de base sont couvertes, nous pouvons ressentir le bonheur.

Cela ne signifie pas que la maison, la carrière ou les vacances ne soient pas des choses agréables et désirables. Juste, elles ne sont pas indispensables.

De la même manière, nous pouvons arrêter d’exagérer les effets des problèmes que nous rencontrons. Bien sûr les adversités ou les contretemps peuvent être frustrants, désagréables. Mais dans quelle mesure ils nous empêchent vraiment d’être heureux ?

Voici une question qui aide à remettre les choses en perspective : « dans quelle mesure ce qui vient de m’arriver (ou que risque de m’arriver) m’empêche de réaliser des actions de valeur pour moi ou pour les autres ? ».

Notre tendance à ressentir des « exigences », vis-à-vis de nous-mêmes, les autres et le monde en général nous faire perdre la perspective. Nous associons notre bonheur à la réalisation de choses parfois impossibles, irréalistes : ne jamais être en retard à cause de bouchon, que les autres soient toujours disponibles à répondre à nos attentes, qu’il n’y ait pas des imprévus dans le projet que nous sommes en train de réaliser.

L’auteur classifie ces croyances irrationnelles en 3 groupes : 

  • Je dois tout faire bien, ou très bien !!
  • Les autres devraient toujours me traiter correctement, de manière juste et considérée
  • Les choses doivent m’être favorables 

Tant que l’on considère que ces préférences représentent des besoins, nous nous retrouvons dans une équation impossible, qui nous fera sentir mal peu importe ce qui ce passe : 

  • Si nous n’arrivons pas à satisfaire notre besoin, nous ne pourrons pas être heureux.
  • Et même quand nous arrivons à le satisfaire, nous ne serons pas heureux non plus, puisqu’à partir de ce moment nous aurons peur de perdre ce que nous avons acquis.

Un comportement plus sain, qu’on pourrait définir adulte, consiste à comprendre qu’il n’a pas besoin de ces choses pour être heureux. C’est naturel d’avoir des désirs, et souhaiter qu’ils arrivent. Mais nous devons garder à l’esprit qu’ils ne sont jamais indispensables pour notre bonheur : 

  • J’aimerais tout faire bien, mais je n’ai pas besoin pour profiter de ma journée
  • Ce serait top que tout le monde me traite correctement, mais je peux m’en passer
  • Comment j’aimerais que les choses me soient favorables. Mais ça ne peut pas être toujours le cas : je l’accepte, et même comme ça je peux être heureux !!

Une fois décidé que nous souhaitons changer d’attitude mentale, arrêter d’évaluer les situations que nous rencontrons comme terribles, et en transformant nos exigences dans des désirs, nous risquons de rencontrer deux freins principaux : 

  • Le premier est de croire que c’est bien de s’inquiéter des choses, en pensant que de cette manière nous allons mieux nous en occuper. En réalité, la préoccupation n’est jamais un trait positif : nous pouvons désirer d’arriver à un objectif, acquérir les compétences nécessaires, et travailler pour l’atteindre. Mais sans enfler les conséquences ce qui pourrait se passer si jamais nous n’y arriverons pas. Ce ne sera jamais terrible.
  • Le deuxième frein est de croire que les sentiments que l’on ressent sont des bons sentiments puisqu’ils sont authentiques, et que l’on a droit de ressentir et interpréter les choses comme nous le souhaitons. Si effectivement nous avons toujours la liberté de ressentir les choses comme nous le souhaitons, cela n’empêche pas que si nous alimentons des sentiments extrêmes pour beaucoup de situations de la vie courante, nous risquons d’augmenter la charge d’anxiété, colère ou peur de notre quotidien.

Le processus pour devenir résilient

Une méthode efficace pour identifier nos croyances irrationnelles ou exagérées, et les remplacer par des croyances rationnelles et plus objectives, consiste à pratiquer la routine du débat. Il s’agit d’une pratique en trois étapes : 

  1. Première étape : Découvrir les croyances irrationnelles. Derrière toute réaction émotive exagérée, on peut trouver une pensée qui nous pousse à une évaluation de niveau « terrible ». Quand dans notre quotidien nous nous rendons compte que nous ressentons cette émotion négative, nous pouvons l’analyser pour identifier les croyances irrationnelles qui la génèrent.
  2. Deuxième étape : Combattre les croyances irrationnelles. Dans cette étape, nous allons à la recherche de contre-arguments qui prouvent que ces croyances sont erronées, et le plus d’arguments nous trouvons, le mieux c’est.
  3. Nous pouvons faire des comparaisons : « y a-t-il des personnes qui, dans la même situation, sont heureuses ? ». Il ne sera pas difficile de trouver des personnes heureuses dans des situations bien pire que la nôtre !!
  4. Nous pouvons rechercher des possibilités : « même en présence de cette difficultés, est-ce que je pourrais réaliser des objectifs intéressants pour moi ou pour les autres ? ». Nous découvrirons alors qu’il y a toujours un espace dans lequel se développer, profiter et grandir.
  5. Nous pouvons utiliser l’argument existentiel : « Qu’est-ce qui sera de moi, et de mon problème dans 100 ans ? ». La réponse sera toujours : rien, je serai mort et cette situation n’aura plus aucune importance. Penser à sa propre mort peut sembler une réflexion extrême, mais cela aide énormément à retrouver immédiatement de la perspective sur les situations que nous rencontrons.
  6. Troisième étape : Etablir la croyance rationnelle. A ce stade nous pouvons identifier des croyances positives, constructives, qui nous permettent de renforcer notre état mental et émotionnel. Cela n’empêche pas bien sûr de vivre des situations difficiles ou désagréables (elles font partie intégrante de l’expérience humaine). Mais cela évite d’exagérer l’évaluation de sa propre expérience comme quelque chose de terrible.

Pour que ces croyances rationnelles soient efficaces, nous devons être convaincus de leur véracité : les répéter comme un perroquet n’est pas suffisant. Et nous devons aussi faire preuve de persévérance ; nos vieilles habitudes ne vont pas s’arrêter à la première fois.

Comme pour un entraînement sportif, nous devons travailler régulièrement sur nos croyances pour développer notre force mentale et émotive.

Être heureux en tout circonstance

Un autre exercice qui permet de prendre de la distance avec ses exigences et développer la résilience émotionnelle est de nous imaginer dans des situations négatives, contraires à nos souhaits, et à se visualiser heureux tout de même.

Par exemple, pour combattre les croyances que pour être heureux il faut posséder beaucoup de choses, ou être toujours occupé, ou dégager une image positive, nous pouvons nous imaginer dans la situation d’un sans-abri, sans possessions et sans travail, et prendre conscience que même dans cette situation très inconfortable nous pourrions trouver plusieurs sources de bonheur

Même sans ressources matérielles, nous pourrions tout de même aider les autres, par exemple en collaborant avec des ONGs, cultiver des relations d’amitié, avec les autres volontaires par exemple, continuer à apprendre et à étudier, prendre soin de notre corps et notre esprit, développer notre vie artistique ou spirituelle.


Si nous arrivons à nous imaginer comme étant heureux dans des situations difficiles, on peut plus facilement retrouver du recul et voir à nouveau les occasions que l’on a d’être heureux dans notre situation actuelle.

D’après l’auteur, même en présence d’une maladie et de la douleur physique il est possible des cultiver des moments de bonheur : d’autres personnes ont réussi à le faire, et leur exemple a été une inspiration pour leur famille et leur proches.

Et nous pouvons nous mêmes modéliser et prendre inspiration des personnes qui, à notre avis, représentent des exemples remarquables de force de caractère et de personnalité positive, malgré des situations difficiles qu’ils peuvent avoir vécu.

Un exemple de ce type est Stephen Hawking, le physicien anglais qui a découvert la théorie du Big Bang, l’un des scientifiques le plus importants du siècle dernier, et qui a du lutter depuis ses 20 ans contre une maladie dégénérative très rare qui lui a peu à peu empêché de bouger et de parler, avec une espérance de vie de quelques années seulement.

Malgré un état de santé extrêmement délicat, Stephen Hawking a réussi à mener une vie heureuse, et apporter une contribution énorme à la science moderne.

Voilà, vous connaissez désormais les conseils partagés par Rafael Santandreu dans son livre « L’art de ne pas s’empoisonner la vie » pour arrêter d’évaluer de manière excessivement négative les difficultés et les problèmes que nous rencontrons, de transformer nos exigences en désirs pour garder toujours à l’esprit que nos nécessités pour être heureux sont très très limitées.

Si vous êtes intéressés à en savoir davantage sur le stoïcisme, je vous invite à voir la vidéo dédiée au livre « Le petit livre du stoïcisme » de Jonas Salzgeber, ou encore la vidéo dédiée au livre « L’obstacle est le chemin » de Ryan Holiday.

A très vite pour des nouvelles idées !! 


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