La méthode MONTESSORI : des enfants CREATIFS et AUTONOMES !
Afin de favoriser l’autonomie et le développement de l’enfant, quelle est la meilleure attitude que nous adultes pouvons adopter, en tant que parents ou éducateurs ?
Quel est le meilleur environnement que nous pouvons leur mettre à disposition pour leur faciliter l’interaction avec le monde extérieur ?
Le travail et les convictions de Maria Montessori ont été une vraie révolution dans la manière de comprendre et envisager le développement des enfants. 100 ans plus tard, les écoles qui s’inspirent à la méthode Montessori sont encore considérées à l’avant-garde en matière d’éducation, permettant aux enfants d’exprimer librement, et avec des résultats remarquables, leur créativité et leur personnalité.
Découvrez dans cette vidéo les fondements de la pensée de Maria Montessori.
C’est la première fois que je réalise une vidéo au sujet des enfants et leur éducation. L’idée d’adresser ce sujet est venue après avoir échangé avec Myriam, membre depuis longtemps de la communauté Mind Parachutes, ainsi que fondatrice de Montessori Family, un site internet spécialisé dans le matériel Montessori, qui comptabilise plus de 100 000 visites par mois.
Pour une fois, le thème de la vidéo ce sera le développement personnel des enfants, plus que celui des adultes !
« L’enfant » est le livre de référence de Maria Montessori. Ecrit au début du 20ème siècle, il m’a permis de réaliser à quel point beaucoup de progrès ont été fait en 100 ans sur les connaissances et les pratiques pour assurer la santé physique des enfants.
Et ça m’a surpris aussi qu’on ne puisse pas dire la même chose du développement psychique de l’enfant, un élément tout aussi essentiel pour le bien-être de l’individu une fois adulte, et de son apport à la société.
Très probablement, tous ces concepts sont bien maîtrisés par les professionnels de l’éducation, mais il est certain qu’ils ne sont pas encore bien maîtrisés par le grand public.
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Plus d’informations dans la description de la vidéo.
D’après Maria Montessori, chaque enfant à un travail très important et difficile à accomplir : celui de construire l’homme ou la femme qu’il va devenir. Et pas uniquement d’un point de vue physique, mais aussi (peut être surtout), d’un point de vue psychique. L’intelligence, la créativité, la confiance de l’adulte, seront le résultat du travail, des expériences et des conquêtes de l’enfant.
La conception la plus commune de l’éducation est celle d’un enseignement direct : ce sont les adultes, qui passent (voir parfois qu’ils forcent) leur connaissances et leur savoir-faire à l’enfant. Les adultes ont l’impression de devoir construire l’enfant.
Grâce aussi aux observations qu’elle a pu réaliser dans les instituts qu’elle a créés, Maria Montessori a une opinion très différente. Le travail de construction est bien celui de l’enfant : personne d’autre pourra faire ce travail à sa place.
L’éducation sera juste une aide, un support, au développe naturel de l’être humain.
L’enfant apprend à marcher, à parler, à manipuler, mais aussi à penser et à devenir indépendant, par son propre travail, par sa propre création. Tous ces processus ne sont pas dus à l’enseignement des adultes : ce sont des processus innés de chaque enfant.
Eduquer donc ne veut pas dire tout faire à la place de l’enfant, ni à se limiter à un rôle passif, par exemple en lui mettant à disposition des objets de taille adaptée. Les adultes ont plutôt le rôle d’accompagner les enfants dans leur propre développement, et de leur mettre à disposition un environnement favorisant ces processus.
Comparé à d’autres espèces animales, pour qui les nouveaux nés se développent et à deviennent autonomes assez rapidement, on pourrait penser que les enfants ont un processus de développement très long et passif.
D’après Maria Montessori, c’est précisément ce processus de développement très prolongé qui permet à l’espèce humaine d’être moins dépendante des réactions automatiques aux instincts, et de construire à la place une personnalité unique de chaque individu.
Chaque enfant possède une attitude créatrice et une énergie potentielle qui lui permettent de construire un monde psychique en rentrant en relation avec l’environnement.
Le développement se réalise par périodes, accompagnées par des sensibilités spéciales, qui ont comme objectif l’acquisition d’un caractère déterminé.
Une fois le caractère développé, la sensibilité correspondante disparaît. Des exemples de ces périodes peuvent être la marche, la maîtrise du mouvement et la manipulation des objets dans le domaine physique, mais aussi l’ordre, le langage ou le rythme dans le domaine psychique.
Ces phases sont caractérisées par un intérêt exceptionnellement intense de la part de l’enfant, qui réalise les activités associées avec un vif enthousiasme. Quand certaines de ces passions psychiques s’éteignent, d’autres s’allument et donnent lieu à l’énergie, la joie et le bonheur typiques de l’enfance.
Quand des obstacles se trouvent sur le chemin d’une période sensible, quand cet élan vital est contraint par des freins de l’environnement ou par une relation inadéquate avec des adultes, l’enfant peut réagir de manière douloureuse et violente. Souvent, ce que nous appelons des caprices sont des signes d’alerte que certains besoins de développement de l’enfant ne sont pas satisfaits.
Dans notre logique d’adultes, ces réactions n’ont pas de causes apparentes, et nous finissons par les imputer à un comportement égoïste et mal élevé. En réalité, dès que nous comprenons et adressons le besoin sous-jacent non satisfait, les perturbations et tensions disparaissent immédiatement.
Une des périodes sensibles plus importantes dans l’enfance est celle qui concerne l’ordre. Cette phase commence dans la première année de vie et continue pendant la deuxième. Etant d’ordre psychique, elle n’est pas facile à observer depuis l’extérieur, et puisque l’enfant n’a pas encore l’âge pour s’exprimer clairement, elle risque de passer inaperçue et de créer des tensions inexplicables.
Mais il suffit d’en connaître l’existence pour en reconnaître les signes, et savoir ainsi accompagner l’enfant. L’amour de l’ordre pour un enfant n’est pas à entendre de la même manière que pour un adulte. La stabilité de l’environnement permet à l’enfant de développer une sensation de maîtrise et de confiance.
Dans l’espace extérieur, cela se traduit par le fait que les choses doivent toujours se trouver à la même place, et que l’enfant sait prédire précisément l’emplacement des objets dans son environnement. Des perturbations à cet ordre peuvent créer des réactions très violentes : quand on change l’emplacement habituel d’un objet, ou quand on en introduit un nouveau, perçu comme perturbateur.
Un exemple classique est la logique avec laquelle les enfants jouent à cache-cache pendant cette phase, incompréhensible pour les adultes: les enfants n’ont aucun intérêt à chercher l’objet disparu, leur seul intérêt réside dans le fait que l’objet réintègre sa place.
La sensibilité à l’ordre se manifeste non seulement vers l’environnement extérieur, mais aussi à l’intérieur, ce qui permet à l’enfant de prendre conscience des différentes parties de son corps et de leur position.
C’est pour cette raison, par exemple, que les enfants adorent que les gestes que l’on fait pour prendre leur bain, pour les coucher le soir, ou pour leur donner à manger, se répètent toujours de la même manière, comme un rituel.
Cette répétition constante et prévisible des gestes permet aux enfants d’anticiper les prochains événements, et de se sentir rassurés.
A fur et à mesure que l’enfant aura maîtrisé son rapport à l’environnement, la sensibilité aiguë à l’ordre va s’atténuer jusqu’à disparaître.
Un autre aspect caractéristique des périodes sensibles est la nécessité de répéter le même exercice encore et encore jusqu’au moment où, de manière inexplicable pour un adulte, les enfants mettent fin à l’exercice visiblement satisfaits et pleins d’énergie.
Pendant ces moments, les enfants savent faire preuve d’une concentration extrême, même en bas âge.
La répétition de l’exercice est une caractéristique propre du travail de l’enfant : contrairement aux adultes qui réalisent une activité avec une finalité précise, les enfants sont capables de répéter à plusieurs reprise une activité, même complexe, pour le simple plaisir de mieux en maîtriser l’exécution.
C’est le cas par exemple quand les enfants apprennent à se laver les mains. Ils peuvent insister pour le faire encore et encore, alors que leurs mains sont déjà propres.
La répétition de l’exercice est devenue un principe clé de l’éducation des enfants dans la méthode Montessori. Un deuxième principe est celui du libre choix : face à des potentielles activités à réaliser, les enfants savent exprimer clairement des intérêts particuliers, spécifiques.
Face à une multitude d’objets à manipuler, les enfants en reprennent spontanément un nombre limité et, s’ils se trouvent dans un environnement ordonné et sans confusion, ils vont se concentrer pendant longtemps sur l’activité qu’ils ont choisie.
Cette envie de s’exercer et d’apprendre est une pulsion commune à tous les enfants. Quand ils disposent d’un environnement qui facilite cette tendance naturelle, les enfants vont porter peu d’intérêt aux jouets et à la possession des choses : ils seront plus intéressés à réaliser leur propre travail.
Aussi, le plaisir qui est associé à ce travail est intrinsèque : toute récompense ou punition est ressentie comme une perturbation du travail lui-même.
Pour un développement sain de l’enfant, en plus de l’environnement, l’attitude de l’adulte joue un rôle clé. Le plus important pour un adulte n’est pas tellement de développer des connaissances spécifiques, il s’agit avant tout d’adopter le bon état d’esprit.
Souvent, nous avons tendance à observer les erreurs et les mauvaises tendances de l’enfant afin de les corriger. Mais une position trop directive prive l’enfant de la liberté nécessaire pour explorer l’environnement et faire ses propres expériences.
Si nous ne faisons pas attention, l’enfant peut se construire une image de l’adulte comme un être tout-puissant, qui peut intervenir dans sa vie sans le consulter, ou sans prendre en considération ses actes.
A terme, cela peut porter l’enfant à se construire une image d’infériorité et d’impuissance vis-à-vis des autres, de croire qu’il n’a pas la capacité d’agir dans le monde.
Ce serait une erreur, et très limitatif de l’individualité de l’enfant, de croire que c’est notre éducation qui le rend intelligent, bon, ou créatif.
Cela ne veut pas dire qu’il faut tomber dans les autres extrêmes, celui d’approuver tous les actes de l’enfant ou de croire que l’adulte n’a pas de place dans son éducation.
Bien au contraire, l’adulte joue bien un rôle actif, pour accompagner et faciliter le développement intellectuel et émotif de l’enfant. Mais il doit faire cela avec humilité, étant conscient que des croyances et des préjugés inconscients empêchent parfois de comp rendre les véritables besoins et les comportements de l’enfant.
Notre rôle en tant qu’éducateurs, que parents, n’est pas celui de montrer la voie à l’enfant, ni de faire le travail à sa place.
Notre rôle est de le soutenir dans la réalisation de sa mission : celle de construire l’homme ou la femme adulte qu’il va devenir, pour qu’ils soient forts et autonomes, physiquement et psychiquement.
La méthode Montessori n’est pas le résultat de théories compliquées sur l’enfant, mais de l’observation et de l’expérimentation de son comportement. C’est de l’enfant lui-même qui sont venues les directives pratiques et positives connues comme la méthode Montessori.
Bien évidemment, il est impossible de retranscrire en quelques minutes toute la richesse de l’œuvre de Maria Montessori, et de vous donner un aperçu complet de son œuvre. Si vous êtes intéressés à approfondir le sujet, et à apprendre davantage sur la méthode, je vous conseille vivement de lire son livre, ou de visiter le site internet Montessori Family.
A très vite, pour des nouvelles idées !!
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