Les 9 critères d’INVESTISSEMENT d’un business angel professionnel
Vous vous demandez comment les investisseurs professionnels décident quelle sera la prochaine société dans laquelle ils vont investir ? Êtes-vous curieux de connaître les critères qu’un business angel utilise pour placer son argent, afin que vous puissiez faire de même ?
Pas besoin d’avoir des énormes capitaux de départ pour devenir business angel dans une start-up. Aujourd’hui, il est possible de commencer dès quelques centaines d’euros (voir moins dans certains cas). Mais faire les bons choix et minimiser le risque d’un mauvais investissement est d’autant plus important si le capital que nous pouvons investir est limité.
Découvrez comment s’y prend un professionnel du secteur.
J’ai eu le plaisir de connaître Gabriel Jarrosson, juste la semaine avant le confinement. Il présentait devant une salle de 600 personnes son expérience, le club d’investisseurs qu’il a créé, et les critères qu’il utilise comme une boussole à chaque investissement qu’il réalise. J’ai tout de suite eu un très bon feeling avec Gabriel, et au cours du week-end nous avons eu l’occasion de beaucoup discuter.
J’ai beaucoup apprécié la pédagogie avec laquelle il a réussi à expliquer des concepts business qui peuvent parfois être compliqués avec des mots et des exemples très simples. Savoir expliquer clairement les choses est pour moi une preuve irréfutable que la personne qui parle maîtrise parfaitement le sujet !
Ca a été donc un vrai plaisir de lire son livre « Mes secrets d’investisseurs », et apprendre plus sur son expérience.
Gabriel incarne l’esprit de l’entrepreneur. Il a réalisé ses premiers projets d’envergure quand il était encore à l’école d’ingénieur. A la sortie de l’école, en 2013, il crée une boutique e-commerce de vente de vin qu’il revend après 3 ans de croissance. C’est avec l’argent gagné avec la vente de sa société que Gabriel peut démarrer sa vraie passion : devenir investisseur dans des start-ups.
Il commence à fréquenter des clubs de business angels afin d’accéder à des nouvelles opportunités d’investissement, et pour apprendre de l’expérience d’investisseurs plus expérimentés que lui.
Et c’est là qu’il s’aperçoit de quelque chose de surprenant : ayant à disposition un capital très limité, Gabriel ne peut pas se permettre de prendre le risque de se tromper et d’investir dans un mauvais projet.
Il avait l’impression que, autour de lui, d’autres investisseurs faisant des choix moins calculés et (sans surprise) finissaient souvent déçus de leur investissement, voir perdaient de l’argent.
Au bout de quelques investissements bien réussis, d’autres personnes commencent à demander à Gabriel des conseils sur des sociétés dans lesquelles investir, voir d’investir à ses côtés. C’est là qu’il décide de créer une club de business angels permettant à des personnes avec un capital limité de réaliser des projets en commun, et qu’il commence à formaliser les critères d’analyse pour choisir si investir ou pas dans un projet.
Si d’ailleurs vous êtes intéressé à devenir business angels et commencer à investir à partir de 2000€ à côté de Gabriel, voici le lien pour vous inscrire à son club d’investissement. Il s’agit d’un lien d’affiliation : si vous décidez de vous inscrire, en plus de votre investissement, vous serez en train de soutenir MindParachutes en me faisant bénéficier d’une commission.
A fur et à mesure que son expérience augmente par des centaines de projets, Gabriel a défini une liste de 9 critères qui représentent ses secrets d’investisseur et que vous pouvez utiliser également pour vos choix d’investissement. Les voilà :
1. L’équipe :
La première cause d’échec d’une startup est la séparation des associés. Identifier le potentiel d’une équipe est donc un critère fondamental, même s’il n’existe pas une méthode « scientifique » pour le mesurer. Pour cela, des entrepreneurs qui ont déjà réussi des projets dans le passé, qui ont pu apprendre de leurs erreurs, qui sont impliqué en première personne sur le projet, humainement et économiquement, sont des éléments de valeur.
L’entrepreneur doit faire preuve de détermination, le projet de sa start-up doit correspondre à une vision forte, presque une « mission de vie » pour lui. Puisque son projet ne sera pas parfait du premier coup, il doit aussi savoir se remettre en question, écouter et prendre en compte des feedbacks, même négatifs, sur son travail et son projet.
La liste des qualités humaines nécessaires à la réussites est très longue : capacité à déléguer, empathie, énergie, talent, communication, …
2. L’unfair advantage :
On pourrait traduire ça comme un « avantage injuste ». Si une autre société décide de lancer exactement le même projet demain, qui a le plus de chance de réussir ? Si elle avait plus d’argent ou plus de contacts dans le marché visé que la start-up en question, qui en sortirait gagnant ?
Avoir un avantage injuste signifie disposer d’un avantage que les autres n’ont pas et ne pourront pas obtenir facilement, voir pas du tout. Cela peut être par exemple la propriété d’un brevet ou un secret de fabrication, un avantage relationnel, une avance significative sur les autres en terme de chiffre d’affaire ou de recherche technologique, une marque établie et reconnue.
Etre le premier à faire quelque chose est un avantage plutôt faible : il est très probable qu’un concurrent arrive à trouver une manière de faire mieux ou moins cher, de créer un service similaire, répondre à un autre segment du marché.
3. Le marché :
Il est préférable d’investir dans des marchés porteurs, en croissance ou en émergence, que dans un marché en décroissance. Internet et les nouvelles technologies de l’information ont beaucoup transformé des secteurs économiques entiers (il suffit de penser à AirBnB pour le secteur hôtelier, ou Uber pour les taxis). Ces secteurs sont devenus à la mode dans les médias : intelligence artificielle, blockchain, environnement, médecine et technologie, …
Qu’un sera-t-il du secteur de marché de la start-up dans 10 ou 20 ans ? existera-t-il toujours ? la valeur de ce marché sera-t-elle plus grande que l’actuelle ?
4. La scalabilité et l’effet d’échelle :
La première partie de ce critère consiste à évaluer la capacité d’une startup à répliquer à grande échelle ce qu’elle a fait jusqu’à présent à petite échelle. Est-ce qu’elle serait capable de continuer à délivrer un service de bonne qualité si elle avait 10, 100, 1000 fois plus de clients ? Est-ce que l’entrepreneur sait expliquer clairement et précisément comment il va obtenir des nouveaux clients ? Est-ce qu’il connaît quel est le coût d’acquisition d’un client (combien il faut dépenser en publicité ou en commissions d’un commercial par exemple) et combien ce client va-t-il rapporter dans la durée ?
La deuxième partie de ce critère est la capacité de la start-up à faire évoluer ses coûts de fonctionnement moins vite que l’augmentation de l’activité et du chiffre d’affaire. Si pour servir 10 fois plus de clients vous devez acheter 10 fois plus d’équipements, ou embaucher 10 fois plus de personnel, l’effet d’échelle est forcément limité puisque les coûts vont augmenter aussi vite (parfois même plus vite) que vos revenu. C’est ce qui fait le gros avantage des entreprises du digital : elles arrivent plus facilement à faire augmenter leur chiffre d’affaire sans faire augmenter les coûts, ce qui leur permet de faire rentrer de de plus en plus d’argent dans leurs caisses, qu’elles peuvent utiliser pour continuer à se développer et pour rémunérer leurs actionnaires.
5. La monétisation :
Est-ce que la startup sait comment gagner de l’argent ? C’est un critère qui semble évident, et pourtant, avec la facilité de proposer des services gratuits sur internet, un nombre important de start-up ne vendent rien. Portées par le succès planétaire de géants comme Google et Facebook, qui arrivent à se rémunérer par la publicité alors que le service est gratuit pour leurs clients, beaucoup de start-up n’ont pas de stratégie claire pour monétiser leurs services, et se disent « nous allons faire comme Google ». Sauf que cette voie est très risquée, puisqu’elle réussit très rarement : la deuxième cause d’échec pour des start-up est qu’elles n’ont plus d’argent pour continuer à fonctionner, et doivent donc mettre la clé sous la porte.
Si l’entreprise est capable de créer de la vraie valeur pour ses clients, elle n’aura pas de problème à se faire rémunérer. Uber ne propose pas de taxis gratuits : le service a de la valeur et il est payant.
6. La marge :
Les investisseurs font souvent l’erreur de réfléchir uniquement en fonction du chiffre d’affaire. Mais c’est une vision très partielle, parce qu’elle exclut les coûts nécessaires à la production de ce chiffre d’affaire. Ce qui compte vraiment, ce qui détermine la valorisation d’une société, est sa marge, c’est à dire l’argent qui reste après avoir enlevé de l’ensemble des gains toutes les dépenses.
La marge est l’argent dont l’entreprise dispose réellement pour se développer. Deux approches sont particulièrement intéressantes : avoir une petite marge sur de très gros flux (c’est le cas de VISA par exemple, qui charge une commission de 1,5% seulement sur chaque paiement, mais qui est utilisée partout dans le monde), ou alors des business à forte marge (80% ou plus) comme le luxe, les logiciels, ou des business spécialisés.
7. La valorisation :
La plus-value générée lors de l’investissement dans une start-up dépend de deux valorisations : celle au moment de l’investissement, et celle au moment de l’exit, c’est à dire le moment auquel vous vendez votre participation au capital de la société. Si vous souhaitez investir dans les premières étapes de la vie d’une start-up, ce que l’on appel l’amorçage, la valorisation de la start-up est décidée par les fondateurs. A vous de savoir bien évaluer et bien négocier afin de rentrer au capital de la société au bon niveau.
Très souvent, en tant que business angels, vous n’avez pas trop la possibilité d’influencer la valeur à laquelle vos parts seront valorisées au moment de l’exit. Cette valeur est fixée par exemple par l’offre de l’entreprise qui propose de racheter la start-up, ou par le marché au moment de l’introduction en bourse.
Si votre travail est fait correctement, vous pouvez espérer récupérer 2 à 3 fois le capital investi dans l’espace de 2 ou 3 ans. Mais attention : votre investissement comporte toujours un risque, y compris celui de perdre tout le capital investi.
8. Le cash-burn :
Il s’agit de l’argent que la start-up consomme chaque mois pour fonctionner. Il n’est pas rare au début de la vie d’une entreprise qu’elle dépense plus d’argent de ce qu’elle est capable de générer. Cet argent peut être d’ailleurs très bien dépensé quand il vise à développer l’activité le plus rapidement possible. Amazon, par exemple, qui a été crée en 1994, a continué à dépenser plus d’argent qu’elle en gagnait pendant des années, jusqu’à devenir profitable uniquement en 2001.
Cette stratégie a très bien payé dans le cas d’Amazon, mais elle est évidemment risquée : une société qui dépense plus qu’elle ne gagne court le risque de finir l’argent disponible, et donc être obligée à fermer.
9. La traction :
Il s’agit de la vitesse à laquelle les utilisateurs s’intéressent aux services de la startup et les achètent. Elle représente la preuve que le marché désire cette solution et souhaite l’adopter. S’il n’y a aucune dynamique, il faut vraiment s’interroger avant d’investir.
Un autre élément intéressant à prendre en compte est l’âge de la start-up. Si le projet dure depuis 5 ans avant d’arriver au stade de demander des fonds d’amorçage, alors que normalement cela prend 1 ou 2 ans, ça montre sûrement la persévérance du fondateur, mais aussi le manque de traction de sa solution, ou alors que l’entrepreneur n’est pas très bon à faire avancer ou à communiquer sur son projet.
Voilà, vous connaissez maintenant les 9 critères qui sont utilisés par Gabriel Jarrosson lorsqu’il décide d’investir ou pas dans une start up. Vous pouvez utiliser ces mêmes critères dans vos choix d’investissement, les affiner pour qu’ils s’adaptent mieux à vos objectifs et à votre situation.
Avoir des critères de ce type que vous pouvez appliquer vous sert à ne pas prendre des décisions basées uniquement sur votre feeling, ou vos émotions, qui sont difficilement des bons conseillers lorsqu’il faut choisir comment investir son argent.
Si d’ailleurs vous êtes intéressé à devenir business angels et commencer à investir à partir de 2000€ à côté de Gabriel, voici le lien pour vous inscrire à son club d’investissement. Comme je le disais, il s’agit d’un lien d’affiliation, personnellement j’ai aussi rejont le club depuis quelques semaines.
A très vite, pour des nouvelles idées !!
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