Retrouvez la concentration dans un monde de distractions : Deep work de Cal Newport
Est-ce que dans votre journée de travail vous aussi vous manquez cruellement de temps, vous pressez chaque goutte de votre énergie, sans pour autant avoir l’impression que les choses avancent de manière significative ?
D’après des études, nous passons en moyenne 60% de notre semaine en communicant via des moyens numériques, dont la moitié pour le traitement des emails !
Toutes ces distractions nous poussent de plus en plus vers un travail superficiel : des tâches logistiques non exigeantes sur le plan cognitif, que l’on peut exécuter en étant distrait, mais qui ne créent pas beaucoup de valeur.
Comment s’organiser alors pour favoriser le travail en profondeur, le seul qui garanti des résultats de valeur ? Comment retrouver la concentration dans un monde de distractions ?
Dans son best seller « Deep Work – retrouver la concentration dans un monde de distractions », Cal Newport défini le travail de profondeur comme les activités professionnelles menées dans un état de concentration absolue, qui poussent aux limites vos capacités cognitives.
Ces efforts créent de la valeur, améliorent votre savoir-faire et, étant difficiles à reproduire, vous rendent indispensable aux yeux de vos clients et votre entreprise.
Si on étudie les personnes influentes de l’histoire, on remarque qu’elles réalisaient toutes du travail en profondeur, qu’elles organisaient même leurs journées pour pouvoir passer des périodes de temps prolongé dans cet état d’esprit.
Cela reste vrai même aujourd’hui, alors que les outils numériques et les réseaux sociaux ont envahi notre quotidien.
Un exemple parmi d’autre est celui de Bill Gates, le PDG de Microsoft, qui était connu pour les « semaines de réflexion » qu’il menait en complète isolation pour lui permettre de réfléchir en profondeur sur la stratégie de son entreprise.
Les obstacles qui empêchent la concentration
Notre comportement autour des réseaux sociaux est devenu compulsif : nous ne pouvons pas nous empêcher de consulter continuellement nos mails, les notifications sur notre portable, de naviguer sur Internet au plein milieu de l’exécution d’une tâche.
Ces distractions continues n’impactent pas uniquement les résultats que nous produisons à un moment précis. Notre capacité à garder la concentration pendant un temps prolongé en souffre aussi, ce qui impacte à son tour la capacité à apprendre rapidement des choses complexes, une compétence devenue essentielle dans le monde du travail.
Apparemment, la durée d’attention moyenne d’un adulte entre 2 distractions s’est réduite aujourd’hui à environs 5 secondes, à peu près la même que celle d’un poisson rouge !!!
Passer de la distraction à la concentration n’est pas si simple qu’appuyer sur un interrupteur. Un des principaux obstacles à l’accès à la profondeur de concentration est notre envie très forte de porter notre attention sur quelque chose de superficiel.
Nous luttons toute la journée contre nos désirs ; les plus communs sont l’alimentation, le sommeil, le sexe, mais aussi vérifier ses mails, surfer sur Internet ou les réseaux sociaux. Ils sont devenus de comportements compulsifs.
Tout au long de la journée, vous pouvez vous attendre à être bombardé de désirs de tout faire, sauf travailler en profondeur.
Essayer de combattre ces envies par la force de volonté est une stratégie vouée à l’échec. Nous possédons tous une quantité limitée de force de volonté, qui se consomme à fur et à mesure que nous l’utilisons. Et quand le réservoir est vide, impossible de faire n’importe quelle chose qui nécessite de l’effort. Nous avons besoin de temps pour recharger les batteries.
Les routines qui facilitent la concentration
Une bien meilleure stratégie pour y arriver est d’instaurer dans nos journées des routines, des rituels qui minimisent la quantité de volonté nécessaire rentrer dans un état d’intense concentration, et d’y rester pendant des périodes prolongées.
Certains adoptent une approche radicale : ils choisissent de se retirer constamment dans un lieu isolé, et d’éliminer complétement toute source de distraction. D’autres choisissent d’organiser leur emploi du temps afin d’avoir une à deux journée par semaine (ou par mois) pendant desquelles ils s’isolent volontairement du reste du monde. Le reste du temps ils se rendent disponibles à des sollicitations externes, et réalisent les tâches superficielles requises par leur travail.
D’autres encore préfèrent dédier des créneaux de quelques heures dans la journée pour rentrer dans cet état d’esprit de grande concentration. Pour que cette approche fonctionne, il faut créer un rythme quotidien, en éliminant l’énergie de décider si et quand travailler en profondeur. Pour cela, il faut avoir défini des créneaux à l’avance.
Si même ça c’est trop pour votre emploi du temps actuel, essayez de réserver dans vos journées des créneaux de 90 minutes minimum quand vous pouvez, mais veillez alors à les respecter.
Des moments particulièrement propices, puisque moins exposés aux aléas de nos journées, sont le matin, dès le réveil, et la fin de la journée, avant d’aller se coucher.
Pour profiter au maximum de ces séances de travail, instaurez des rituels qui vous permettent de rentrer plus facilement dans un état de concentration profonde, selon votre contexte et vos préférences.
A quel endroit vous pouvez travailler : votre bureau, en fermant la porte, une salle de réunion isolée, une bibliothèque, même un endroit calme chez vous.
Quelles activités préalables vous mettent dans le bon état d’esprit : une promenade ou un peu de sport, une tasse de café, discuter quelques minutes avec vos collègues.
Une fois le créneau commencé, interdisez-vous de surfer sur Internet, prévoyez des l’eau ou des snacks si besoin. Si quelque chose d’autre vous traverse l’esprit, notez-la quelque part pour ne pas vous faire polluer, mais n’arrêtez pas ce que vous êtes censés faire : du travail en profondeur.
Parfois, alterner des moments d’isolement avec des moments d’échanges inspirants avec des collègues permet d’avancer plus efficacement.
Les disciplines pour le travail en profondeur
Voici 4 disciplines à acquérir pour bénéficier du travail en profondeur :
- Se concentrer sur ce qui est primordial : plus vous essayez d’en faire, moins vous réussissez de choses. L’exécution est concentrée sur un petit nombre d’objectifs primordiaux : cela aide à focaliser son énergie à un niveau d’intensité suffisant pour produire de véritables résultats.
- Agir conformément aux indicateurs stratégiques : souvent, nos actions sont guidées par des indicateurs de résultat, c’est à dire des valeurs qui mesurent ce que nous voulons accomplir. Mais se focaliser sur les résultats n’est pas la manière la plus efficace de les atteindre. Il vaut mieux observer les indicateurs stratégiques, c’est à dire des mesures des comportements que nous adoptons. Ce sont nos comportements qui vont nous pousser vers nos résultats. Un bon indicateur est par exemple les nombre d’heure par jour ou par semaine passées à travailler en profondeur.
- Disposer d’un tableau d’affichage stimulant : afficher nos indicateurs stratégiques, c’est à dire les heures passés à travailler en profondeur, sur un support physique et visuel qui se trouve dans notre espace de travail, est un motivateur très puissant.
- Créer une cadence de responsabilisation : effectuer de manière hebdomadaire un bilan de la semaine passée et planifier le travail de la semaine à venir va améliorer à fur et à mesure notre système de travail. L’analyse du tableau d’affichage permet de fêter les bonnes semaines, comprendre les causes des mauvaises, et de tester des nouvelles approches pour s’améliorer les jours suivants.
Votre capacité de concentration est comme un muscle : il s’atrophie si vous ne l’utilisez pas, et il se renforce si vous l’exercez régulièrement.
Commencez par habituer votre esprit à se débarrasser de sa dépendance à la distraction, surtout liée aux nouvelles technologies. Par exemple, vous pouvez :
- faire une pause après une période de concentration, plutôt que vous distraire
- instaurer une journée sans écrans par semaine, ou une ou 2 heures par jour
- planifiez à l’avance vos créneaux d’utilisation d’Internet, et évitez de surfer en dehors de ces créneaux
Appliquez ces habitudes à la maison comme au travail : si vous êtes accro aux distractions, faire un régime très strict à un endroit et faire une boulimie de l’autre ne vous permet pas de vous libérer de cette dépendance.
Nous devenons autant accro à Internet et aux réseaux sociaux parce qu’ils évitent à notre esprit de s’ennuyer. Vous pouvez adopter une meilleure stratégie : plutôt que céder à tout ce qui attire votre attention sur l’instant, décidez à l’avance comment vous pouvez mieux utiliser votre temps libre.
Privilégiez des activités de meilleure qualité, qui stimulent votre créativité comme jouer un instrument de musique, qui renforcent vos liens sociaux comme une soirée passée en bonne compagnie, ou qui améliorent votre bien-être, comme une activité sportive.
Décidez à l’avance comment vous allez passer vos soirées et vos week-ends. Si vous craignez qu’un programme structuré puisse gâcher vos moments de relax, rassurez-vous : nos facultés mentales ne fatiguent pas comme un bras ou une jambe. Ce dont elles ont besoin pour se recharger ce n’est pas du repos, mais du changement.
Grâce à de l’exercice régulier, vous pouvez aussi renforcer l’intensité de votre concentration. Par exemple, lors de vos créneaux de travail en profondeur, poussez votre concentration à ses limites en essayant de compléter une tâche en diminuant considérablement le temps que vous avez estimé nécessaire à sa réalisation. Cela vous oblige à travailler avec une grande intensité.
Cet exercice demande beaucoup d’effort mental, au début limitez-vous à une séance de ce type par semaine, avant d’augmenter la fréquence de ces séances.
Voilà les quelques indications données par Cal Newport pour développer votre Deep Work, votre travail en profondeur. Si vous arrivez à structurer votre journée de travail pour faciliter ce type d’activité, non seulement vous serez en mesure d’attendre des résultats bien supérieurs à ceux que vous observez maintenant.
Vous aurez aussi la capacité de faire reposer davantage votre cerveau en éliminant sa dépendance à des distractions constantes.
Quelles sont les stratégies que vous utilisez déjà pour faciliter votre travail en profondeur ?
Quels sont au contraire les freins qui vous empêchent de rester concentrés pendant des périodes de temps prolongées ?
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