Intelligence émotionnelle : 6 étapes pour gérer ses émotions de Daniel Goleman
Pendant très longtemps, le quotient intellectuel, ou QI, a été considéré le meilleur facteur permettant de prédire le succès scolaire d’abord, et professionnel ensuite. Mais juste avant les années 2000, plusieurs études ont montré qu’une vision uniquement intellectuelle des capacités d’un individu n’est pas suffisante pour expliquer le niveau des performances, à l’école et sur le lieu de travail.
En réalité, le quotient intellectuel ne pèse que 20% dans l’atteinte du succès.
Le 80% restant dépendent d’autres facteurs, comme l’éducation, le contexte social, notre caractère. Parmi ces facteurs, l’intelligence émotionnelle joue un rôle de premier plan.
Les capacités intellectuelles permettent de maîtriser les enjeux cognitifs requis par une activité, mais d’autres habilités sont nécessaires pour mener à bien un projet, spécialement quand pour atteindre le résultat attendu il est nécessaire de coopérer avec d’autres personnes.
Dans son livre « Intelligence émotionnelle », Daniel Goleman démontre à travers une longue série d’études psychologiques l’importance de savoir analyser et contrôler ses sentiments et ses émotions, ainsi que ceux des autres, afin de vivre une vie réussie.
Si les habilités cognitives peuvent avoir une forte base génétique, les compétences émotives s’apprennent avec l’expérience. Tout le monde a le potentiel de maîtriser ses émotions.
Le problème est que cet apprentissage, surtout lors de l’enfance quand il est le plus puissant, est très souvent laissé au hasard.
Émotions et actions
Le rôle principal d’une émotion, d’un point de vue biologique, est de favoriser la réalisation d’une action. Chaque émotion impulse une certaine action de manière instinctive dans les animaux et les enfants ; l’être humain adulte est la seule exception en nature capable de séparer une émotion donné de la réaction associée.
Les réactions physiologiques aux émotions favorisent certaines actions en conséquence :
- Avec la colère, plus de sang va dans les mains, ce qui permet de lutter avec plus de force. La fréquence cardiaque augmente et l’adrénaline génère une poussée d’énergie pour permettre une action vigoureuse.
- Avec la peur, le sang quitte le visage pour se concentrer dans les gros muscles des jambes, ce qui facilite la fuite. En même temps, le corps freeze juste un instant, le temps de déterminer si se cacher pourrait être une meilleure réaction.
- Avec le bonheur, l’activité accrue du cerveau augmente l’énergie disponible et inhibe les pensées négatives. Le corps ressent un apaisement général, ainsi que du désir et de l’enthousiasme à réaliser la tâche en cours.
Une meilleure compréhension du fonctionnement du cerveau a permis d’expliquer le rôle central des émotions dans le comportement humain.
Notre cerveau et nos émotions
Le cerveau peut être modélisé en trois parties, qui sont apparue successivement dans le processus évolutif :
- La plus ancienne, le cerveau reptilien, régule les fonctions vitales comme la respiration et le métabolisme. Ce cerveau primitif ne pense pas et n’apprend pas, il exécute automatiquement des actions qui assurent la survie.
- Ensuite, l’amygdale, le centre qui gère les émotions, a émergé dans le cerveau des êtres les plus évolués. Cette partie associe les émotions et les réactions physiologiques, ce qui permet de réaliser rapidement une action appropriée selon les informations sensorielles disponibles.
- Et pour terminer, le néocortex, la partie qui gère le raisonnement, s’est développé, et de manière très prononcée dans les êtres humains. La capacité du néocortex à penser long terme augmente sensiblement la capacité d’un organisme à survivre à l’adversité.
On peut donc bien dire que nous avons 2 cerveaux et 2 types d’intelligence, une rationnelle et l’autre émotionnelle. Notre capacité à prendre des bonnes décision, à choisir des bonnes actions face à une situation donnée, dépend de notre capacité à bien utiliser ces 2 intelligences : l’intellect ne peut pas fonctionner au maximum de son potentiel sans intelligence émotionnelle (et vice-versa).
Les circuits du cerveaux sont ainsi faits que l’information en provenance des nos sens (la vue, l’ouïe, le toucher…) traversent d’abord l’amygdale avant d’arriver au néocortex. Et les signaux générés par l’amygdale sont plus rapides dans la transmission aux autres parties du cerveau.
C’est pour cette raison que la réaction émotive est la toute première réponse aux stimuli extérieurs, avant que le néocortex ait eu le temps d’analyser rationnellement ces informations et choisir un comportement plus réfléchi.
Plus la réaction émotive est forte, plus les signaux émis par l’amygdale sont rapides et intenses, et plus le fonctionnement du néocortex est inhibé. C’est pour cette raison que quand nous sommes submergés par l’émotion, nous réagissons immédiatement, d’instinct, incapables de réfléchir (et que nous risquons de regretter nos actions ou nos mots par la suite).
Ce fonctionnement du cerveau, qui prime la réponse émotive, plus rapide, par rapport à la réponse rationnelle, plus nuancée mais plus lente, représente un avantage certain dans un milieu hostile, où notre survie est constamment menacée.
C’est un excellent fonctionnement que la nature a mis au point tout au long de notre évolution.
Par contre, dans un monde où les risques immédiats à notre sécurité sont très rares, comme c’est le cas dans la vie moderne, les inconvénients de ce fonctionnement instinctif dépassent souvent les avantages. Les interactions interpersonnelles jouent désormais un rôle essentiel et permanent. La capacité à reconnaître et réguler nos émotions, l’habilité à comprendre les émotions des autres et s’adapter, en brefl’intelligence émotionnelle, sont devenues des compétences fondamentales.
La capacité à reconnaître ses émotions, et à comprendre qu’il est possible (et parfois avantageux) d’inhiber les réactions instinctives, est une compétences que l’on développe pendant toute notre enfance.
Il s’agit d’un processus très long, qui continue en même temps que de le développement du cerveau.
Cet apprentissage s’avère plus simple et rapide jusqu’à l’adolescence, puisque nos réflexes automatiques ne sont pas encore très ancrés, mais il est tout à fait possible de cultiver et améliorer son intelligence émotionnelle tout au long de sa vie.
Les 5 compétences émotionnelles
On peut identifier 5 domaines principaux dans les compétences émotionnelles :
- Reconnaître ses émotions, au moment où elles se produisent, est la clé de l’intelligence émotionnelle. Tant que nous sommes incapables de remarquer et comprendre nos sentiments, nous restons à leur merci. Au contraire, si nous sommes certains de nos émotions, nous pouvons prendre des meilleures décisions dans notre vie.
- Gérer ses émotions, ce qui permet de se calmer, de se débarrasser de l’anxiété et de l’irritabilité. Les personnes qui n’arrivent pas à gérer leurs sentiments, ressentent constamment de la détresse. Ceux qui excellent dans cette compétence, savent rebondir très rapidement après un échec.
- Se motiver : la capacité à canaliser ses émotions est essentielle pour poursuivre des objectifs ambitieux. Cela facilite l’attention, la maîtrise de soi et la créativité. Les personnes capables de retarder la gratification et contrôler leur impulsivité sont plus productives et plus performantes.
- Reconnaître les émotions des autres, qui est la base des compétences relationnelles. Les personnes empathiques sont plus sensibles aux signaux sociaux subtils qui indiquent les besoins et les souhaits des autres. Cette compétence est un vrai atout dans des professions comme l’enseignement, la vente et le management.
- Maîtriser ses relations. L’art des relations s’appuie en grande partie sur l’habilité à gérer les émotions des autres. Le leadership et l’efficacité interpersonnelle sont la conséquence de cette capacité.
Le quotient intellectuel et l’intelligence émotionnelle ne sont pas des compétences opposées ; elles sont plutôt des compétences distinctes. Si les habilités cognitives sont en grande partie le résultat de la génétique, les compétences émotionnelles sont plutôt le fruit de l’expérience et de l’apprentissage.
Gérer ses émotions en 6 étapes
Dans vos interactions avec les autres, voici une approche en 6 étapes qui est très efficace pour apprendre à gérer vos impulsions. Même si elle est pensée pour des jeunes enfants, son efficacité est assurée à tout âge :
Feu rouge :
- Arrêtez-vous, calmez-vous et réfléchissez avant d’agir.
Feu jaune :
- Exprimez le problème et comment vous le ressentez.
- Définissez une solution positive et constructive à cette situation
- Pensez à beaucoup de solutions.
- Réfléchissez aux conséquences de chaque solution
Feu vert :
- Allez-y, essayez le meilleur plan.
L’intelligence émotionnelle représente un pilier essentiel pour le développement du caractère et de la personnalité de chacun, deux éléments indispensables pour une vie sociale réussie.
Ignorer ses émotions et tout miser sur ses habilités intellectuelles exclue une partie puissante de notre cerveau de notre prise de décisions, et empêche de construire des relations interpersonnelles efficaces.
De la même manière, se laisser emporter par ses émotions sans apprendre à les maîtriser, limite nos actions à une réaction immédiate, sans tenir compte des conséquences à long terme.
Cultivez régulièrement votre intelligence émotionnelle : dans un monde de dépendances interpersonnelles très complexes, cette compétence représente un atout essentiel pour votre réussite personnelle et professionnelle.
Quelles sont vos stratégies pour comprendre et maîtriser vos émotions ?
Comment ces compétences vous aident dans vos relations avec les autres ?
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Je souhaiterais vivement m’améliorer dans la gestion de l’échec. J’ai la mauvaise habitude de me laisser torturer et souffrir après un échec.