Avoir le courage de ne pas être aimé de Ichiro Kishimi et Fumitake Koga
Imaginez le dialogue entre un jeune homme désireux d’apprendre tout sur la vie, et un vieux philosophe, désireux de partager ses connaissances et ses expériences. Le livre « Le courage de ne pas être aimé », de Ichiro Kishimi et Fumitake Koga est le récit de ce dialogue, dans lequel le vieux philosophe explique la pensée de Alfred Adler, un géant de la psychologie comme les plus connus Sigmund Freud et Carl Jung.
Parmi les enseignements les plus important d’Adler, nous retrouvons une recherche sans cesse d’une liberté profonde, la possibilité d’établir des relations interpersonnelles positives avec les autres, et la capacité d’être heureux dès maintenant, si on choisit de l’être.
La pensée d’Adler influence beaucoup d’auteurs de développement personnel, comme Stephen Covey (auteur du livre Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent) et Tony Robbins, un des mes auteurs préférés, qui a écrit entre autre De la Part d’un Ami.
Ce que j’aime bien de cette approche sur la vie est qu’elle met entre nos mains tous les leviers pour être acteurs de notre vie et pour choisir avec courage le chemin que nous souhaitons parcourir.
La liberté de choix
Un des principes importants est le refus du déterminisme, le lien absolu entre une cause et son effet, souvent mis en avant par d’autres pensées psychologiques. Contrairement à ce que l’on peut croire, notre présent n’est pas la conséquence directe de notre passé.
Si c’était le cas, nos actions seraient déterminées en tout ou en très grande partie par nos expériences passées, et notre liberté de choix serait très limitée.
Plutôt, nous choisissons nos actions dans le présent par rapport à un objectif que nous souhaitons atteindre. Cet objectif est souvent inconscient, et dans les cas extrêmes peut même nous rendre malheureux et insatisfaits.
Aucune expérience de notre vie n’est en soi la cause d’un succès ou d’un échec. C’est notre interprétation de ces expériences qui les transforme en quelque chose de positif ou négatif.
Notre vie est donc le résultat de nos choix, elle dépend du sens que nous donnons à nos expériences passées. Chacun de nous choisit sa vie.
Cela peut arriver de vivre des expériences très dures, de prouver des émotions très intenses, comme la colère ou le désespoir. Ces émotions peuvent nous inciter à des réactions impulsives. Mais nier notre capacité à choisir notre réaction nous réduit au rang de machines, incapables d’autonomie et de liberté.
L’homme a donc la capacité, à chaque moment, de choisir sa vie. Il a le pouvoir de changer profondément et à tout instant.
Peu importe le bagage qui nous a été doté à la naissance. Ce qui compte est l’utilisation que nous en faisons aujourd’hui.
C’est pour ça que, au lieu de parler de personnalité ou tempérament, qui donnent l’impression de ne pas être modifiables, Adler parle plutôt de style de vie, qui est quelque chose que l’on choisit par soi-même.
Souvent, malgré des petits désagréments, le style de vie que nous menons nous parait pratique, confortable : il est plus facile de laisser les choses telles qu’elles sont. Si nous sommes insatisfaits de notre style de vie actuel, c’est de notre responsabilité de le changer.
Les problèmes de relations interpersonnelles
Un autre pilier de la pensée adlérienne est que tous les problèmes de notre vie sont des problèmes de relations interpersonnelles. Nous sommes des individus sociaux, nous existons par notre relation aux autres.
Souvent, nous regardons le monde comme une compétition perpétuelle, dans laquelle il y a des gagnants et des perdants. Nous passons notre temps à nous comparer aux autres ; nous les voyons comme des adversaires, et nous avons l’impression qu’ils nous regardent de haut et avec mépris.
C’est pour ça que nous n’arrivons pas à nous réjouir complétement du bonheur des autres, même quand il s’agit d’un ami ou d’un proche : sous cette optique, leur bonheur équivaut à notre défaite.
Quand nous arrivons à sortir du schéma de la compétition, le monde devient d’un coup un endroit beaucoup plus simple et agréable. Nous commençons à voir les autres comme des camarades et les problèmes de relations interpersonnelles diminuent de manière significative.
La séparation des tâches
Une autre manière de simplifier nos relations est la séparation des tâches.
Une tâche est représentée par les actions ou les décisions que nous prenons.
Pendant tout notre enfance, et souvent même en l’âge adulte, nous avons été éduqués pour tirer satisfaction de la reconnaissance des autres. Quand nous faisons quelque chose de bien, nous sommes félicités. Quand nous faisons quelque chose de mal, nous sommes punis.
Dans ce système de récompense et punition, nos actions et nos décisions sont influencées par la réaction des autres. Nous finissons ainsi d’un côté à faire nos choix de vie selon les attentes des autres, et de l’autre à avoir des attentes vis-à-vis des autres.
Dans ce schéma, les gens finissent par empiéter sur les tâches les uns des autres, ce qui crée beaucoup de tension même quand l’ingérence est dictée par un véritable désir d’aider.
Face à une décision, ou une actions, nous pouvons nous demander : à qui incombe cette tâche ? qui, au final, subira les conséquences de ce choix ?
Si la tâche est de notre ressort, tout ce que nous pouvons faire c’est de choisir le meilleur chemin auquel nous croyons, indépendamment du jugement et de la reconnaissance des autres.
Si au contraire la tâche est de responsabilité d’autrui, le mieux que nous pouvons faire est de ne pas intervenir, en l’informant éventuellement que nous sommes prêt à aider dès qu’il en exprimera le besoin.
Ainsi faisant, nous respectons le premier des deux objectifs du comportement humain : être autonome.
Les relations horizontales
Le deuxième objectif du comportement humain est de vivre en harmonie avec la société.
A l’apparence, ces deux objectifs peuvent parfois rentrer en conflit : quand nos choix déplaisent à quelqu’un d’autre. Ne pas toujours être aimé est le prix à payer pour être libre dans nos relations interpersonnelles.
Cela ne veut pas dire qu’il faut agir de manière à déplaire : vouloir vivre en harmonie avec la société est une tâche qui incombe à chacun d’entre nous. Mais la réaction des autres personnes à nos choix est uniquement de leur ressort.
Pour être libre il faut avoir le courage de déplaire. Il faut réussir à dépasser la peur que nos relations puissent s’écrouler à cause de nos actions et nos décisions.
Si les relations interpersonnelles sont la source de nos problèmes tant que nous sommes centré sur notre besoin d’être aimés et reconnus et n’appliquons pas la séparation des tâches, elles peuvent aussi être la source de notre bonheur si nous nous engageons activement et spontanément envers la communauté.
Cela se traduit par notre réponse à cette question : que puis-je donner à cette personne ?
Nos efforts vont se traduire par le développement d’un sentiment d’appartenance.
Comment est-il possible établir un sens de communauté en respectant le principe de la séparation des tâches ?
La plupart de nos relations sont des relations verticales. Nous pouvons nous positionner au dessus de l’autre (avec nos enfants ou certains subordonnés, par exemple), ou en dessous (avec des figures d’autorité : notre chef au boulot, nos enseignants à l’école).
Dans les relations verticales, les éloges et les réprimandes (souvent utilisés pour encourager ou décourager certains comportements dans les autres) expriment le jugement de la personne en position dominante par rapport au comportement de la personne en position dominée.
Eloges et félicitations d’un côté ou réprimandes de l’autre sont donc à éviter puisqu’elles expriment plus ou moins inconsciemment le jugement d’une personne compétente vis-à-vis d’une personne incompétente.
Ces relations verticales sont à l’origine de l’ingérence dans les tâches d’autrui.
La psychologie adlérienne propose plutôt des relations horizontales, où tous les hommes sont égaux mais différents.
Dans ce type de relation, notre rapport aux autres est basé sur l’encouragement et la gratitude : nous leur faisons sentir notre confiance dans leur capacité à bien s’occuper de leur propres tâches, nous les aidons à retrouver le courage d’affronter leurs tâches de manière autonome.
Nous contribuons à la société tout en respectant la séparation des tâches (et donc la liberté de chacun) quand nous bâtissons des relations horizontales et quand nous encourageons les autres.
Plutôt que féliciter quelqu’un d’avoir réalisé une action (ce qui porte à terme à une relation verticale), il vaut mieux le remercier sincèrement, cela aide à établir une relation horizontale.
Pas besoin de révolutionner toutes nos relations d’un coup. Au début, il suffit de se concentrer sur le développement d’une relation horizontale avec une seule personne (notre conjoint ou un ami très proche, par exemple).
Le changement opéré par cette nouvelle relation va ensuite influencer l’ensemble de nos relations, ce qui nous donnera davantage de courage d’être autonome et de vivre en harmonie avec la société, et par conséquence nous aidera à vivre plus libres et plus heureux, avec le courage de ne pas être aimés.
Qu’en pensez-vous de cette manière de voir nos relations avec les autres ?
Quel est d’après vous le frein plus grand pour établir des relations horizontales ?
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