Comment donner une présentation remarquable : TED – le guide officiel de Chris Anderson

Dans le monde ultra-connecté d’aujourd’hui, présenter ses idées dans une conférence et mettre la vidéo en ligne permet d’attendre un auditoire de dimension planétaire. Avec une bonne performance, il est possible d’avoir un impact significatif sur le public, le mobiliser sur une cause ou un projet qui nous tiens à cœur, transformer sa vision ou sa compréhension du monde.

 

Les conférences TED sont désormais devenues une référence dans l’art de présenter une idée et de parler en public. Dans son livre « TED – Le guide officiel », Chris Anderson (le directeur de ces conférences) résume les meilleurs conseils pour la préparation et la réalisation d’une prise de parole en public.

 

Dans la vidéo précédente dédiée à ce livre, vous avez découvert comment structurer votre présentation pour qu’elle soit un vrai cadeau pour votre public, ainsi que 5 manières pour transmettre votre idée de manière efficace.

La vidéo d’aujourd’hui se concentre sur la préparation de votre intervention et sur des astuces qui vous aideront une fois sur scène.

 

Commençons par les slides. La première question à se poser est si vous en avez vraiment besoin. L’élément plus important de votre présentation sera le lien que vous établissez avec le public. Puisque les slides risquent de détourner son attention, leur utilité doit être bien réfléchie.

Un support visuel peut avoir trois objectifs :

  • révélateur : montrer ce qu’on ne peut pas vraiment décrire avec des mots, comme les œuvres d’un artiste ou d’un photographe.
  • explicatif : accompagner les mots d’explication avec des images. Dans ce cas, chaque slide doit présenter une seule idée. Evitez le format classique d’un titre suivi d’une liste de longues phrases : vous perdrez l’attention du public. La finalité d’un visuel ne doit pas être de communiquer des mots : vous faites ça très bien à l’oral. Il est par contre le support idéal pour tout ce qui ne passe pas ou pas bien avec des mots : des photos, des vidéos, des animations, des données…
  • esthétique : c’est un élément très important pour donner la juste personnalité à votre présentation. Privilégiez des slides en format 16:9 ; occupez tout l’écran avec vos illustrations ou animations, en utilisant la résolution la plus haute possible. Choisissez une seule police de caractère pour toute la présentation, et privilégiez la simplicité : choisissez une police sans serif, utilisez une taille de caractère de 24 points minimum, et limitez vous à 3 tailles différentes (une pour les titres, une pour les idées fortes et une pour les arguments). N’utilisez qu’une seule couleur de texte, contrasté pour faciliter la lecture. Evitez les animations autant que possible, à l’exception peut-être de deux transitions : la coupe franche pour introduire une idée complétement nouvelle, et le fondu de moins d’une demi-seconde pour raccorder deux choses liée. N’oubliez pas de faire des essais avec le même matériel et logiciel que celui qui sera utilisé lors de la conférence, pour éviter toute mauvaise surprise le jour J.

 

Passons maintenant au texte de la conférence. Ici, deux approches sont recommandées :

  • rédiger à l’avance tout le texte et l’apprendre par cœur
  • lister la trame de la présentation, avec l’enchaînement des points essentiels

 

1. Rédiger le texte et l’apprendre par cœur

La première approche permet de s’assurer d’utiliser au mieux le peu de temps disponible. Faire une intervention de 10, 15 ou 18 minutes seulement est un exercice difficile. Ecrire le texte à l’avance permet de ne pas se disperser, d’optimiser les transitions, de collecter des feedbacks sur le contenu en amont. Cela demande beaucoup de préparation, mais assure des excellents résultats.

Le risque principal de cette approche est de perdre en spontanéité face au public, parce qu’on est focalisé sur le fait de se rappeler le texte plutôt que d’établir un lien avec l’auditoire, ou alors parce qu’on restitue le texte de manière mécanique, sans vie.

 

La clé pour garder la spontanéité est d’avoir suffisamment intériorisé le texte pour le restituer sans effort. Il faut compter au moins 5 ou 6 heures de préparation pour apprendre une conférence par cœur.

On peut identifier 3 phases de préparation :

  • au début, même si la restitution n’est pas complétement structurée, le ton est convaincant
  • après quelques jours, on rentre dans un phénomène bizarre : alors que nous connaissons pratiquement le texte par cœur, nous n’avons plus la même vivacité. Cette phase est tout à fait normale : pas besoin de s’inquiéter. Il faut juste persévérer dans les répétitions.
  • au bout du 6èmeou 7èmejour de préparation, nous connaissons le texte tellement bien que nous arrivons à le restituer de manière naturelle et spontanée.

 

Cette préparation demande beaucoup d’investissement, mais si la portée de la conférence le justifie, le bon résultat est garanti.

 

2. Lister la trame de la présentation et les points essentiels

Si vous n’avez pas suffisamment de temps pour apprendre votre texte par cœur, ou si vous stressé à l’idée de ne pas réussir à vous en rappeler lors de la conférence, vous pouvez adopter la deuxième méthode : lister la trame et l’enchaînement des points essentiels de votre intervention.

Attention : non rédigé ne veut pas dire pas préparé !

 

Cette approche nécessite moins de temps de préparation, et facilite le contacte avec le public. Par contre, elle comporte certains risques : omettre un point clé ou se trouver à court de mots pour l’expliquer, ou alors dépasser le temps imparti.

Afin d’éliminer ces risques, il n’y a qu’un moyen : répéter la présentation à voix haute et à plusieurs reprises. Testez vos explications via des angles différents, travaillez vos transitions pour qu’elles soient naturelles, visez à utiliser uniquement 90% du temps imparti en sachant exactement où il faut être à la mi-temps.

 

Si le fait d’avoir un pense-bête sous la main vous rassure, vous pouvez préparer des fiches dans lesquelles noter les mots qui vont déclencher une phrase clé, ou une expression qui vous fera rebondir sur la prochaine étape.

 

Si cela n’arrive pas trop souvent pendant la conférence, vous voir arrêter quelques instants pour faire le point ne dérange absolument pas le public. Vous pouvez par exemple poser vos notes sur une table au fond de la scène ou sur le côté, avec une bouteille d’eau.

Elles seront suffisamment à distance pour que vous ne soyez pas tenté de le regarder tout le temps, et en même temps vous savez qu’elles sont à portée de main en cas de besoin. Si vous perdez le fil, vous pouvez vous déplacer et y jeter un coup d’œil pendant que vous prenez une gorgée d’eau.

 

Vous pouvez éventuellement opter par un mélange de ces deux méthodes :

  • vous rédigez le texte d’ouverture et de conclusion, ainsi que les transitions clés pour assurer un maximum d’impact et de rythme à la présentation
  • vous vous appuyez sur la structure et vos répétitions pour le reste de la conférence, pour donner toute votre attention à votre public.

 

Comme pour un musicien avant un concert, ou une actrice avant une première, la répétition est indispensable pour réaliser une bonne performance.

Testez votre sujet, votre discours et votre support visuel face à quelques personnes, et collectez leur feedback : avez-vous réussi à capturer leur attention ? vos explications sont claires ? votre ton de voix et votre posture corporelle sont les bons ?

 

Une fois sur scène : les derniers conseils

Voilà quelques derniers conseils une fois arrivé au jours J.

N’attendez pas la dernière minutes pour décider de votre tenue sur scène : vous éviterez un stress inutile. Renseignez-vous s’il y a un code vestimentaire à respecter. Favorisez de couleurs vives, qui aident à vous détacher de l’arrière plan. Si vous allez porter une oreillette avec micro intégré, pour éviter les bruits étranges, il vaut mieux éviter les boucles d’oreilles pour les dames et la barbe de 3 jours pour les messieurs.

Le principal est de choisir à l’avance une tenue qui vous met en confiance.

Et n’oubliez pas que vos idées et votre enthousiasme comptent beaucoup plus que votre apparence.

 

Comment gérer le stress une fois sur scène ? Un peu d’adrénaline va vous apporter de l’énergie et de l’enthousiasme. C’est donc plutôt une bonne chose.

Trop d’adrénaline par contre risque de sécher la bouche et serrer la gorge, et tend les muscles.

 

Parmi les méthodes plus efficaces pour maîtriser la montée d’adrénaline, il y a le fait de respirer lentement et profondément. Commencez en respirant avec vous poumons, ensuite avec votre ventre. Si vous n’êtes pas dans la salle, vous pouvez évacuer la tension avec de l’exercice physique : sauter, faire des pompes.

 

Pour éviter la bouche sèche, et les difficultés à parler qui suivent, hydratez-vous en buvant de l’eau. 5 minutes avant d’entrer en scène, buvez un tiers d’une bouteille.

Ne le faites pas trop tôt, ou vous aurez besoin de courir aux toilettes avant de commencer !

 

Au tout début de votre conférence, identifiez 3 ou 4 visages sympathiques à différents endroits de l’auditoire. Ensuite, regardez-les tour à tour comme si vous ne parliez qu’à eux. Cela vous aidera à trouver assurance et sérénité.

 

Et ne vous concentrez pas trop sur vous, sur votre personne. Pensez plutôt à l’idée que vous souhaitez partager. C’est ça qui compte ! Pendant votre présentation vous pouvez servir cette idée, l’offrir en cadeau au public.

Garder cette approche en tête en montant sur scène est très libérateur et permet de bien contrôler le stress.

 

Voilà, en suivant ces conseils vous avez de la bonne matière pour réussir votre prise de parole et marquer l’esprit du public.

Votre préparation, vos support visuels, et les quelques astuces en montant sur scène vous permettront d’être à l’aise et vous concentrer sur l’essentiel : créer un lien avec le public et lui faire cadeau de votre idée.

 

Qu’en pensez-vous de ces conseils pour donner plus d’impact à votre prise de parole ?

Quelles sont vos astuces pour être à l’aise face à un public ?

Laissez un commentaire ci-dessous.


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