Tous winners : comprendre les logiques du succès – de Malcolm Gladwell
Quelles sont les VRAIES raison du succès ?
Quels facteurs ont permis à Bill Gates, aux Beatles, à Albert Einstein d’atteindre des résultats incroyables dans leur vie et de devenir mondialement connus et reconnus ?
Regardez l’animation :
Quand nous pensons à ce qui rend quelqu’un remarquable, nous pensons souvent à comment il est : sa personnalité, ses talents, son intelligence.
Bref, nous pensons à des dons qu’il a reçu à sa naissance.
Il existe de nos jours une espèce de mythologie du succès, qui exalte les qualités individuelles.
Dans les biographies des gens connues, le scénario est très souvent le même : le héro né dans un milieu modeste, et grâce à sa détermination et son talent, il trace son chemin vers la gloire.
Dans son bouquin « Tous winners », Malcolm Gladwell souhaite montrer comment les explications qui exaltent les qualités individuelles sont insuffisantes pour véritablement expliquer le succès.
Dans cette synthèse je vais vous parler de 3 facteurs que nous considérons essentiels pour le succès : le talent, l’intelligence et l’éducation.
Malcolm Gladwell nous présente les preuves démontrant que nous regardons souvent ces facteurs sous un angle erroné.
Le talent
Prenons d’abord le cas du talent. Pendant des décennies les chercheurs du monde entier ont essayé de répondre en mode scientifique à la question: « Existe-t-il vraiment ce qu’on appel du talent inné? ».
Très vite il a été évident que le talent tout seul ne suffit pas ; pour atteindre le succès, au talent il fait rajouter de la préparation.
Ce qui est intéressant est que, le plus les chercheurs se penchent sur la question, le plus le rôle joué par la préparation s’agrandit.
Une étude dans la prestigieuse Académie de Musique de Berlin le montre clairement.
Prenez les violinistes du conservatoire et divisez-les en 3 groupes:
- les « stars », qui deviendront des solistes de rénommées
- les « bons », qui deviendront des professionnels de la musique
- et les moyens, qui difficilement passeront le cap d’amateurs.
Après avoir regardé dans tous les sens, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que le seul critère qui sépare le groupe des meilleurs des autres est la quantité de temps passée à pratiquer leur instrument.
Tous les élèves ont commencé environs au même age, 5/6 ans, et ont pratiqué 3/4 heures par semaine les premières années. C’est après que leurs chemins se sont éloignés.
Les futurs amateurs ont continué à jouer pendant quelques heures par semaine, et totalisent 4k heures de pratique.
Pour les futurs professionnels, le temps cumulé de pratique double à 8k heures.
Pour les stars, qui jouer maintenant plus de 30 heures par semaine, le compteur dépasse les 10k heures.
A noter qu’aucun « naturel » n’a été trouvé dans l’étude : personne se retrouvait dans le groupe des stars sans avoir bossé ses 10k heures.
Le contraire est vrai également : il n’y a pas non plus des « nuls » qui, après avoir travaillé aussi dur que les autres, ne se retrouvaient pas au sein du même groupe.
On parle souvent de cette notion comme la règle des 10 mille heures, qui permet d’atteindre l’expertise dans un domaine donné.
C’est cette pratique très assidue qui a permis aux Beatles et à Bill Gates, une fois leurs 10k heures atteintes, de percer dans le monde des concerts ou dans l’informatique.
Cela ne signifie pas qu’avoir du talent est optionnel pour avoir du succès. Il est clair que les violonistes de Berlin, comme les Beatles et Bill Gates, ont des facilités naturelles dans leur domaine.
Mais le succès n’es pas le fruit d’un talent « hors norme », c’est avant tout leur préparation qui est « hors norme ».
L’intelligence
Passons maintenant à l’intelligence.
La représentation plus commune de l’intelligence est le quotient intellectuel, le fameux Q.I., le numéro qui représente notre capacité à compléter des tâches logiques complexes.
Nous pensons que plus un individu a un Q.I. élevé, plus son intelligence lui permettra d’arriver au succès. Pendant longtemps, la valeur de QI a été considérée comme la mesure par excellence du génie.
Le système scolaire et le recrutement en entreprise sont des exemples clairs de son utilisation comme critère de sélection.
Cette fois-ci c’est une étude sur des élèves d’une école primaire en Californie, datant de 1921, qui montre que nous n’avons pas forcément raison à penser ainsi…
Parmi plus de 250k élèves, l’étude à identifie les 1500 avec le quotient intellectuel le plus élevé, c’est à dire le 0.6% des élèves les plus « intelligents ».
La vie de ces enfants prodige a été enregistrée pendant des décennies, avec l’objectif d’en mesurer les exploits, attendus extraordinaires.
A la plus grande surprise des chercheurs, les performances de ces 1500 génies n’ont pas été ni plus ni moins que celle d’un quelconque groupe de jeunes élèves.
Comment est-ce possible ? Pourquoi une intelligence aussi prononcée n’a pas produit des résultats prodigieux ?
Et bien, tout simplement parce que être uniquement intelligents, même si de manière extraordinaire, ce n’est pas un facteur différenciant.
Il est très utile d’avoir un bon niveau d’intelligence. Mais au délà, cela n’est plus vraiment un avantage. Il est plus important d’y associer d’autres qualités, comme la créativité, la sociabilité, ou d’autres formes d’intelligence que la pensée logique, comme par exemple l’intelligence pratique ou encore l’intelligence émotionnelle.
Einstein lui-même, l’icône par excellence du génie scientifique, avait un QI tout juste élevé, qui n’avait rien d’extraordinaire. Ce sont été la créativité et la capacité de visionnaire qui ont fait d’Einstein le physicien plus connu du XXème siècle.
L’éducation
Passons pour finir à l’éducation.
C’est assez commun de penser que pouvoir accéder à des bons établissement scolaires est un facteur clé pour le succès. Cette idée est d’autant plus controversé aux Etats Unis, où les meilleures écoles, souvent privées, sont accessibles majoritairement par des familles riches.
Encore une fois, nos idées préconçues ne sont pas forcément exactes…
Dans les progrès scolaires d’un élève, l’établissement fréquenté n’a pas un poids très fort, alors que c’est le cas pour la philosophie éducative des parents.
La preuve fournie par Malcolm Gladwell porte sur l’étude de la progression en lecture de 650 élèves d’école primaire. Les élèves sont divisés en 3 groupes selon la catégorie socio-économique des familles.
Leur performance de lecture est ensuite mesurée sur les 5 ans de l’école primaire.
Au départ, l’écart entre les groupes n’est pas très élevé. Il devient de plus en plus évident année après année.
Voilà donc la preuve que la possibilité de fréquenter des meilleurs établissements scolaires donne des meilleurs résultats, exact ?
Et bien, pas vraiment.
En regardant les résultats de plus près, les chercheurs ont réalisé que l’évolution est pratiquement identique en période scolaire. L’écart se creuse plutôt pendant les vacances.
Ce n’est pas donc la formation reçue à l’école qui fait la différence, même s’il s’agit d’un établissement prestigeux.
C’est plutôt la stratégie éducative des parents qui fait la différence.
Les parents du dernier groupe sont convaincus que l’enfant doit grandir et se développer en autonomie, et que l’enseignement est responsabilité de l’école.
Ces parents interviennent peu sur le temps libre des enfants, ce qui aide à développer leur indépendance et leur créativité.
Le premier groupe, par contre, suite plutôt une stratégie de « culture concertée », ils s’impliquent directement dans les activités extra-scolaires de leur enfants et via des cours extra-scolaires, les exposent à des situations d’échanges avec des adultes, ce qui permet aux enfants pendant l’été de progresser en math et en lecture, mais aussi à développer leur capacité interactions.
Dans cet article vous avez découvert comment nous avons souvent des idées erronées sur 3 facteurs clés du succès comme le talent, l’intelligence, ou l’éducation.
N’hésitez pas à lire le livre « tous winners » si vous voulez en découvrir d’autres, comme le poids du mois de naissance dans la carrière d’un sportif professionnel ou des origines ethniques dans la carrière d’un pilote d’avion.
